![Washington condamne l'attaque contre l'ambassadeur américain à Damas Washington condamne l'attaque contre l'ambassadeur américain à Damas](/data/posts/2022/07/16/1657985004_Washington-condamne-l-attaque-contre-l-ambassadeur-americain-a-Damas.jpg)
Au lendemain de l'accrochage dont a été victime, jeudi, l'ambassadeur américain à Damas, le département d'État américain a "exigé" du pouvoir syrien qu'il assure la protection de ses diplomates.
AFP - L'ambassadeur des Etats-Unis à Damas Robert Ford a été houspillé jeudi par des manifestants pro-régime à Damas, Washington dénonçant une "campagne d'intimidation" contre ses diplomates et exigeant du pouvoir syrien qu'il les protège.
Dans le même temps, des accrochages ont opposé des soldats à des déserteurs à Rastan (centre) faisant deux morts dont un enfant et 40 blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. A Homs (centre), une fillette a été tuée par une balle perdue et le corps d'un homme tué par balle a été retrouvé, alors qu'une cinquième personne a péri à Idleb, selon l'OSDH.
Ces violences ont lieu à la veille d'une nouvelle journée de manifestations à l'appel de militants pro-démocratie, avec comme slogan ce vendredi "La Victoire pour notre Syrie. Les peuples sont plus forts que tous les despotes".
Jeudi matin, l'ambassadeur américain a été chahuté par des manifestants pro-régime qui ont tenté de le prendre à partie à son arrivée au bureau de l'opposant Hassan Abdelazim.
"Dès que l'ambassadeur est entré dans le bureau, nous avons entendu un bruit dehors et des slogans hostiles scandés. Près de cent manifestants ont tenté de prendre d'assaut les locaux", selon M. Abdelazim.
"Ils ont manifesté dans la rue et à l'entrée de l'immeuble. Ils ont tenté de casser la porte de mon bureau mais ils n'ont pas réussi", a-t-il dit à l'AFP. M. Ford a pu quitter le bureau au bout de deux heures et regagner l'ambassade.
A Washington, le département d'Etat a évoqué une tentative d'agression de l'ambassadeur et de ses collaborateurs par "une foule violente", qui a "gravement endommagé les véhicules au passage".
Washington "condamne fermement" ce qui s'inscrit dans une "campagne d'intimidation menée par le gouvernement (syrien) contre nos diplomates", a-t-il dit.
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a "exigé" du pouvoir des mesures pour protéger les diplomates américains, la Maison Blanche condamnant l'attaque "injustifiée" et "injustifiable" contre son ambassadeur et appelant le Sénat à confirmer la nomination de M. Ford pour lui permettre de poursuivre sa mission.
Les ambassadeurs de France et des Etats-Unis avaient irrité Damas en effectuant deux visites séparées en juillet à Hama (centre), théâtre de deux manifestations monstres contre le régime du président Bachar al-Assad.
L'attaque contre l'ambassadeur est survenue alors que le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé Washington d'encourager "la violence contre l'armée", après des déclarations du département d'Etat saluant "la retenue" de l'opposition face à la répression sanglante et jugé que l'apparition d'actes armés contre le régime serait normale.
"Les déclarations de responsables américains (...) sont une preuve éclatante que les Etats-Unis encouragent les groupes armés à exercer la violence contre l'armée syrienne", a indiqué le ministère dans un communiqué.
"Les propos du porte-parole du département d'Etat qui a qualifié de naturels ces actes terroristes sont irresponsables et de nature à encourager les actes de terrorisme et le chaos, afin de servir des objectifs étrangers contraires aux intérêts du peuple syrien", a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, le célèbre opposant syrien Michel Kilo a affirmé craindre que les contestataires, en s'armant, ne fassent le jeu du régime et que cela ne conduise à une guerre civile.
Parallèlement, à Istanbul, le Conseil national syrien (CNS) et plusieurs autres partis ou personnalités importantes ont discuté à huis clos de la composition des instances dirigeantes du principal conseil d'opposition, selon sa porte-parole.
Le CNS cherche à unifier l'opposition en intégrant notamment en tant que parti les Frères musulmans, puissante formation islamiste implantée de longue date en Syrie, et les partisans de la Déclaration de Damas, plate-forme de revendications démocratiques née en 2005. Une réunion officielle du CNS est prévue samedi.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a appelé l'opposition syrienne à "s'unir et à travailler ensemble" pour une Syrie démocratique, réclamant à nouveau le départ de M. Assad.
La répression a fait plus de 2.700 morts depuis le début à la mi-mars du mouvement de contestation contre le régime Assad qui attribue les violences à des "bandes armées" voulant semer le chaos dans le pays.
A Strasbourg, le Parlement européen a demandé la libération immédiate de Rafah Nached, une psychanalyste syrienne de renom arrêtée le 10 septembre à Damas, ainsi que de "tous les prisonniers arrêtés de façon arbitraire".