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La gauche voit dans sa victoire au Sénat un premier pas vers 2012

Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim, a estimé que la victoire historique de la gauche aux sénatoriales dimanche était "une sorte de premier acte, de répétition générale pour la victoire [à la présidentielle] en 2012".

REUTERS - La victoire obtenue par la gauche aux sénatoriales en France est un premier pas pour les socialistes vers un succès à l'élection présidentielle de 2012, a déclaré lundi Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim.

La gauche a conquis dimanche le Sénat, décrochant 177 sièges, soit deux de plus que la majorité absolue à la haute assemblée, qui compte 348 élus.

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Il s'agit d'une première dans l'histoire de la Ve République qui résonne comme un avertissement pour la majorité de droite à sept mois de la présidentielle.

"C'est une victoire pour tous les socialistes, pour tous les candidats à la primaire car c'est comme une sorte de premier acte, de répétition générale pour la victoire en 2012", a réagi Harlem Désir sur i>télé.

La droite, qui a pris acte de sa défaite, jouera une nouvelle bataille samedi prochain avec l'élection à la présidence du Sénat.

Gérard Larcher (UMP), qui a concédé dimanche une "poussée réelle" de l'opposition, garde l'espoir de demeurer le deuxième personnage de l'Etat mais le président du groupe socialiste au Sénat, Jean-Pierre Bel, ne l'entend pas de cette oreille.

"Je serai candidat à ce poste et si j'en crois les résultats d'hier soir, c'est une majorité de gauche qui est sortie des urnes", a déclaré lundi ce dernier sur France Inter.

"Il faut rester calme, serein et vous verrez que les choses vont se passer tout à fait naturellement", a ajouté le sénateur de l'Ariège.

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Rien de grave, selon Raffarin

A droite, l'on fait valoir cependant que, par le jeu des alliances, Gérard Larcher garde l'espoir de se maintenir en poste.

"On peut constater avec une certaine gravité qu'il y a une véritable grogne des territoires (...) mais, pour ce qui est de la victoire politique, j'ai trouvé les socialistes bien triomphants", a dit lundi Jean-Pierre Raffarin.

"Aujourd'hui, on ne peut pas dire que l'élection de M. Bel est acquise", a dit le sénateur UMP de la Vienne sur France Info. "Je ne crois pas que la probabilité de la victoire pour la présidence du Sénat soit dans le camp du Parti socialiste."

Pour Jean-Pierre Raffarin, candidat malheureux face à Gérard Larcher pour la présidence du Sénat en 2008, le revers de dimanche n'hypothèque en rien les chances de la droite de triompher à la présidentielle du printemps prochain.

"Je pense qu'il n'y a rien de grave", a-t-il dit. "Il y a un vieux principe de la Ve République, le vainqueur de septembre n'est pas le vainqueur de mai."

La victoire de la gauche, a souligné Jean-Pierre Bel, signifie que la majorité doit renoncer à son projet de faire adopter par le Parlement réuni en Congrès la "règle d'or" inscrivant dans la Constitution la nécessité du retour à l'équilibre budgétaire.

"Si l'on s'en remet au Congrès, les trois-cinquièmes (requis pour la ratification de la règle d'or) n'y sont pas", a-t-il dit.

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