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Violente résistance des pro-Kadhafi à Syrte et Bani Walid

Les forces anti-Kadhafi poursuivent leur offensive contre les derniers bastions fidèles à l'ancien leader libyen, dans l'est de la Libye. Face à la résistance farouche des pro-Kadhafi, ils ont été contraints de se replier samedi.

REUTERS - Les combats ont repris dans les bastions kadhafistes de Bani Walid et de Syrte, assiégés par les forces du nouveau pouvoir libyen.

Une envoyée spéciale de Reuters présente aux abords de Bani Walid a aperçu une colonne de pick-up du CNT équipés de canons de DCA s'élancer vers la ville au moment du coucher du soleil.

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Violente résistance des pro-Kadhafi à Syrte et Bani Walid

Vendredi, les combattants du CNT pilonnés à l'arme lourde avaient dû battre retraite.
"Les combats sont acharnés. Nous ripostons à coup de mortier. Les hommes de Kadhafi nous ont provoqué (en bombardant le point de contrôle). Nous sommes entrés dans l'agglomération pour les combattre", a déclaré un combattant du CNT répondant au nom de Younis Mohamed.

La veille, après plusieurs heures de combat, les hommes du CNT se sont repliés pratiquement aussi vite qu'ils s'étaient rués à l'assaut de la ville.

Au lendemain de ce revers humiliant, ils s'en sont pris aux traîtres, aux tireurs embusqués et au pétrole déversé, selon eux, par les défenseurs de la ville dans les rues escarpées qui mènent au centre-ville.

Selon Abdallah Kenchil, membre du CNT, les fidèles de l'ancien régime retranchés à Bani Walid ont reçu des renforts pour protéger Saïf al Islam, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, ainsi qu'un autre "gros poisson".

"Nous savons déjà que Saïf al Islam est là, mais nous pensons que quelqu'un de plus important encore s'y trouve aussi", a-t-il déclaré à la presse. Prié de dire s'il s'agissait de Mouammar Kadhafi lui-même, il a répondu par l'affirmative.

Les combats entamés deux jours plus tôt se sont également poursuivis à Syrte, ville natale du "guide de la Révolution" et autre bastion de ses fidèles, qui auraient reçu l'aide de civils. µ

"Il y a d'intenses combats depuis le matin", a déclaré Mahmoud Terbelou, membres des forces du CNT. "Il y a une certaine résistance de la part de civils, de volontaires. Ils sont sur les toits avec des kalachnikovs, des canons de DCA, des roquettes et d'autres armes", a-t-il ajouté.

Les forces du CNT ont attaqué la ville sur trois fronts, à l'ouest, au sud et à l'est, mais progressent lentement, a déploré un autre combattant du CNT.

Poursuivre la lutte

A l'est de Syrte, d'autres combattants du CNT se sont emparés d'Heraoua, petite localité à 60 km de la ville.

"Nous avons pénétré dans Heraoua après cinq jours de combats intenses et de bombardements de l'Otan", a rapporté l'un d'eux.

"Nous avons réussi à libérer la ville en douceur, ce matin, sans rencontrer de résistance", s'est-il félicité. Heraoua a toutefois été lourdement bombardée par la suite. Selon les médecins de l'hôpital de campagne le plus proche, ces bombardements ont fait deux morts et dix blessés dans les rangs du CNT.

Les ex-rebelles ont en outre renoncé à poursuivre leur progression vers Syrte.

Près de quatre semaines après la chute de Tripoli, le conseil intérimaire au pouvoir en Libye n'est toujours pas en mesure de déclarer le pays "libéré" et de lancer le processus de transition démocratique promis par les nouvelles autorités.

Selon Moussa Ibrahim, porte-parole de Mouammar Kadhafi, le "guide" se trouve toujours en Libye et supervise la résistance.

Le porte-parole, qui a contacté Reuters par téléphone satellitaire, a en outre affirmé que les avions de l'Alliance atlantique avaient bombardé un immeuble d'habitation et un hôtel, faisant 354 morts, plus de 700 blessés et 89 disparus, des informations invérifiables car les communications avec la ville côtière sont restreintes depuis la chute de Tripoli le 23 août.

"Nous sommes au courant de ces allégations", a déclaré le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l'Otan à Bruxelles. "Ce n'est pas la première fois que l'on entend de telles allégations. La plupart du temps, elles se révèlent infondées ou peu probantes."

Selon Moussa Ibrahim, plus de 2.000 habitants de Syrte ont péri dans des raids de l'Otan au cours des 17 derniers jours.

Le porte-parole de Kadhafi, qui a déclaré se trouver lui-même aux environs de Syrte, a assuré que l'ancien dirigeant libyen était convaincu de la victoire de son camp.

"Nous sommes en mesure de poursuivre la lutte et nous avons suffisamment d'armes pour les nombreux mois à venir", a déclaré Moussa Ibrahim.