De violents accrochages entre les partisans du président Saleh et ceux d'un chef tribal ont éclaté mercredi dans la capitale Sanaa, causant la mort d'au moins deux personnes. Cette nuit, un adolescent a péri dans des échanges de tirs à Aden (sud).
AFP - Deux civils yéménites ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi à Sanaa et un troisième a péri à Aden (sud), dans un regain de violences au Yémen, a-t-on appris de sources tribale et policière.
"Nous sommes bombardés de tous les côtés, notamment depuis le ministère de l'Intérieur et du siège de la télévision d'Etat" dans le quartier Al-Hassaba, dans le nord de Sanaa, a déclaré à l'AFP une source au bureau du chef tribal, cheikh Sadok Al-Ahmar, rallié à la contestation qui réclame le départ du président Ali Abdallah Saleh.
Deux combattants de cheikh Al-Ahmar ont été blessés, selon cette source.
En outre, "deux civils ont été tués par la chute d'un obus sur une maison près d'un marché d'Al-Hassaba", a-t-on ajouté de même source.
A Aden (sud), un adolescent de 14 ans a été tué et cinq autres personnes ont été blessées dans un échange de tirs qui a suivi deux explosions près d'un poste de police à Al-Mansoura, dans le nord de la ville, a-t-on appris de source au sein des services de sécurité.
Une troisième explosion a visé un bureau des services de renseignement à Aden, a ajouté cette source.
Touché à l'oeil, l'adolescent a succombé dans un hôpital d'Aden et les cinq blessés ont été admis à l'hôpital militaire, a précisé une source médicale.
Dans la capitale, de violents accrochages, suivis de fortes explosions, ont éclaté mercredi tard dans la soirée à Al-Hassaba, où forces loyalistes et dissidentes se font face, ont indiqué des habitants.
De fortes déflagrations ont eu lieu après minuit à Al-Hassaba et les quartiers avoisinants après d'intenses accrochages à l'arme automatique entre les forces de sécurité et des troupes d'un général de l'armée rallié à la contestation du régime, a-t-on ajouté.
Ces accrochages se sont déroulés à l'entrée sud de la place du Changement, près de l'Université de Sanaa, épicentre de la contestation, contrôlée par les troupes du général dissident Ali Mohsen Al-Ahmar, ont rapporté des témoins sans fournir de bilan.
Les combats ont gagné en intensité dans un secteur d'Al-Hassaba situé entre le siège du ministère de l'Intérieur et la résidence de cheikh Sadok Al-Ahmar, a-t-on indiqué.
Al-Hassaba avait été le théâtre de sanglants combats en mai et juin entre les partisans de ce chef tribal et les forces gouvernementales.
La tension est montée ces derniers jours à Sanaa, où la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée, fidèle à M. Saleh, a renforcé sa présence et déployé des chars et des missiles sur les hauteurs surplombant la capitale.
Pour leur part, les soldats fidèles au général al-Ahmar, moins nombreux et moins bien armés, ont conforté leurs positions dans les parties de Sanaa qu'ils contrôlent, notamment les abords de la "place du Changement" où campent les jeunes réclamant la démission du président.