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Euro-2012 : La France bat l'Albanie dans la douleur

La France a battu l'Albanie 2 à 1 à Tirana, vendredi, après des buts de Benzema et M'Vila. La victoire permet aux Bleus de se maintenir en haut du classement du groupe D. Ils affronteront la Roumanie, à Bucarest, le 6 septembre.

AFP - Secouée par moments, brillante à d'autres, l'équipe de France a tout de même rempli son contrat en s'imposant en Albanie (2-1), vendredi à Tirana, consolidant sa place de leader de la poule D et restant maître de son destin en vue de la qualification pour l'Euro-2012.

Rien n'est encore joué pour les Bleus, qui comptent désormais trois points d'avance sur la Bosnie, vainqueur au Belarus 2-0. Mais le chemin vers le Championnat d'Europe se dégage de plus en plus à trois journées du dénouement du groupe.

Le faux-pas au Belarus (1-1, le 3 juin) est ainsi effacé et c'est un boulevard qui s'ouvrira devant la France si le déplacement en Roumanie, le dernier de la phase qualificative, est bien négocié mardi.

Il sera temps ensuite de terminer le travail avec les réceptions de l'Albanie (7 octobre) et de la Bosnie (11 octobre) au Stade de France. Laurent Blanc aura alors réussi sa première mission: redonner vie à une sélection meurtrie et plus bas que terre après le fiasco sportif et moral du Mondial-2010.

En attendant de valider définitivement le billet pour la Pologne et l'Ukraine, le sélectionneur peut déjà avoir une satisfaction personnelle. Ses joueurs ont saisi le message transmis depuis le début du rassemblement, lundi.

Au bout de 18 minutes

Blanc avait ainsi prévu un accueil houleux et un défi physique pour ses joueurs dans le vétuste stade Qemal Stafa et sa pelouse à l'état déplorable. De fait, tout était réuni pour faire de cette rencontre un véritable traquenard.

Mais les Bleus ont bien retenu l'avertissement et ont su tuer tout suspense au bout de 18 minutes, le temps pour Benzema (11e) et Mvila (18e) d'inscrire deux buts et de calmer l'ardeur et la ferveur des bruyants supporteurs albanais. Il y eut bien une petite frayeur avec la réduction du score de Bogdani (47e) et une fin de partie brouillonne mais le plus dur était déjà fait.

En musclant son milieu de terrain avec un duo Alou Diarra-Yann Mvila à la récupération, Blanc a voulu refaire le coup réussi en Bosnie (2-0 en septembre 2010), match référence et fondateur pour cette nouvelle équipe de France. Il a encore vu juste, les deux joueurs ayant fait parler leur puissance athlétique, tout en se projetant rapidement vers l'avant, à l'image du 2e but et du beau travail de Mvila en relais avec Benzema.

Mais ce n'est sûrement pas un hasard si c'est l'attaquant madrilène qui a ouvert le compteur bleu, son 13e but en 39 sélections. A 23 ans, le meilleur artificier de l'ère Blanc (5 buts) respire la classe mondiale, denrée rare en équipe de France, et affiche depuis plusieurs semaines une forme physique et technique étincelante.

Prestation indigne

Lui qui n'avait plus trouvé le chemin des filets depuis le 9 février et l'amical remporté face au Brésil (1-0) se devait de marquer de son empreinte ce déplacement crucial pour l'avenir des Bleus. Il a été exact au rendez-vous.

Si la France a déjà trouvé son attaquant attitré, elle reste cependant toujours en quête d'un leader technique. Nasri et Ribéry sont censés remplir ce rôle mais ils ont encore produit une prestation indigne de leur statut.

Le néo-Mancunien devait faire taire la polémique après avoir regretté les critiques publiques du sélectionneur à son égard. Son rendement est toutefois resté largement insuffisant. Quant à Ribéry, il a eu droit à un traitement de choc, notamment de la part de Cana, et n'a que rarement fait la différence à gauche.

Aux déboires des deux "créateurs" ce sont surtout ajoutées les failles criantes de la défense centrale Kaboul-Abidal. Sans ses deux titulaires Rami (suspendu) et Mexès (blessé), la charnière a nettement tangué et n'a dû une partie de son salut qu'aux parades parfois miraculeuses de Lloris et à une barre transversale salvatrice (12e).

Tout n'est donc pas parfait dans le monde bleu mais l'essentiel a fini par être assuré.