![Amnesty dénonce la forte hausse des décès dans les geôles syriennes Amnesty dénonce la forte hausse des décès dans les geôles syriennes](/data/posts/2022/07/16/1657979847_Amnesty-denonce-la-forte-hausse-des-deces-dans-les-geoles-syriennes.jpg)
Selon Amnesty International, 88 prisonniers ont péri dans les geôles syriennes depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar Al-Assad. L'organisation recense parmi eux 52 cas avérés de torture ayant conduit à la mort.
AFP - Le nombre de décès dans les prisons syriennes a augmenté de "façon alarmante" en 2011 par rapport aux années précédentes, selon un rapport publié mardi par Amnesty International.
L'organisation a recensé "88 cas de décès de prisonniers, qui ont été arrêtés dans le cadre de la répression contre les manifestations de protestation, et ceci uniquement pour la période allant du 1er avril au 15 août". Les 88 prisonniers décédés étaient tous de sexe masculin, dont 10 enfants âgés de 13 à 18 ans.
Pour au moins 52 cas, Amnesty International déclare disposer de suffisamment d'éléments pour penser que "des actes de torture ou des mauvais traitements ont conduit ou contribué au décès".
Amnesty a recensé les noms d'au moins 1.800 personnes tuées depuis le début de la répression.
Pendant les années précédant 2011, il y avait cinq décès par an dans les prisons syriennes.
"Une telle augmentation des décès ne peut être une coïncidence, elle semble être l'expression de la même violence brutale qui s'exprime au quotidien dans les rues syriennes", a déclaré Reto Rufer, responsable de campagne pour le Moyen-Orient à la section suisse d'Amnesty International.
Amnesty International a notamment examiné 45 vidéos prises par des proches ou des militants des droits de l'Homme, après que les cadavres ont été remis aux familles. Vingt de ces vidéos ont été soumises à des experts en médecine légale.
Les corps des cadavres présentaient des traces de coups violents, de brûlures et de coupures.
L'organisation, qui parle de "crimes contre l'humanité", a lancé un appel d'urgence au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu'il saisisse la Cour pénale internationale (CPI), afin qu'elle mène une enquête en Syrie.
Pour Amnesty, "la réaction du Conseil de sécurité de l'ONU a été totalement insuffisante jusqu'à présent", toute action "contraignante" se heurtant à l'opposition de la Chine, de la Russie, de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud.