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Le nouveau vice-ministre de l'Agriculture arrêté à Harare

Alors que les membres du gouvernement d'union nationale doivent prêter serment ce vendredi, l'un d'entre eux, le vice-ministre de l'Agriculture, désigné par Morgan Tsvangirai, a été interpellé à l'aéroport Charles-Prince d'Harare.

AFP - Expulsé de sa plantation de café au Zimbabwe, puis contraint à l'exil, l'ancien député blanc Roy Bennett a été arrêté vendredi à Harare alors qu'il devait effectuer son retour sur la scène politique zimbabwéenne au sein du nouveau gouvernement d'union nationale.

Roy Bennett, qui aura 52 ans lundi, avait été désigné cette semaine par le nouveau Premier ministre, Morgan Tsvangirai, pour devenir vice-ministre de l'Agriculture dans la coalition.

Mais, selon son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), il a été arrêté vendredi, au moment où ce gouvernement d'union aurait dû prêter serment.

Cet homme au caractère bien trempé n'a jamais hésité à défendre ses opinions: en 2000, alors qu'il sait que les fermiers blancs sont dans le collimateur du président Robert Mugabe, il rallie le MDC, tout nouveau parti d'opposition.

Au même moment, le régime lance une réforme agraire destinée à corriger les inégalités héritées de la colonisation. Menée dans la précipitation et la violence, elle débouche sur l'expulsion de plus de 4.000 exploitants blancs.

Roy Bennett n'est pas épargné: en 2003, sa plantation de café, près de la frontière avec le Mozambique, l'une des plus rentables du pays, échoue entre les mains d'un policier de haut rang.

Un an plus tard, lors d'un débat houleux au Parlement sur la réforme agraire, Roy Bennett, député, perd son sang-froid, attrape le ministre de la Justice par le col et le cloue à terre.

Cette altercation lui vaut huit mois de détention entre octobre 2004 et juin 2005 et la perte de son siège de député.

A sa sortie de prison, il est accusé d'avoir comploté contre Robert Mugabe et choisit de s'exiler pour éviter une nouvelle arrestation. Il s'installe alors en Afrique du Sud voisine, où il occupe à partir de 2007 le poste de trésorier du MDC.

Ce n'est que le mois dernier, alors que la perspective d'un gouvernement d'union se confirme, que ce fermier, fils de fermier, qui parle couramment le shona (la principale langue du pays), rentre au pays. Mais les charges pesant contre lui n'ont pas été levées.