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Plusieurs personnes ont été tuées ce vendredi, à Kaboul, lors d'une attaque perpétrée par les Taliban contre le siège de l'agence culturelle britannique et des Nations unies. Des blessés sont également à déplorer.
AFP - Huit personnes ont été tuées vendredi à Kaboul lors d'une attaque suicide revendiquée par les talibans contre le siège d'une agence culturelle gouvernementale britannique, le jour du 92e anniversaire de l'indépendance de l'Afghanistan du Royaume-Uni.
Une nouvelle forte explosion a été entendue dans le complexe du British Council vers 13H00 (08H30 GMT), soit plus de sept heures après le début de l'attaque, selon un journaliste de l'AFP.
"Huit personnes, pour la plupart des policiers, ont été tuées et dix autres (personnes) blessées", avait auparavant déclaré à l'AFP Siddiq Siddiqi, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
"Nos premières informations indiquent qu'un ou deux ressortissants étrangers ont été tués ou blessés", a précisé M. Siddiqi, sans préciser la nationalité desdits étrangers, ni s'il s'agit de civils, de gardes ou de militaires.
Les bâtiments officiels britanniques à Kaboul sont souvent surveillés par des gardes népalais, et des militaires de plusieurs nationalités sont intervenus sur les lieux de l'attaque.
"Le bilan n'est pas définitif, car un ou deux kamikazes sont peut-être encore à l'intérieur", a précisé M. Siddiqi.
L'attaque contre les bureaux du British Council, organisme gouvernemental présent dans de nombreux pays et spécialisé dans l'éducation et la culture, a commencé vers 05H45 locales par deux fortes explosions espacées de quelques minutes, dans le quartier de Kart-e-Parwan, à 6 km à l'ouest du centre-ville.
Les deux détonations, déclenchées selon la police par des kamikazes, ont été suivies de tirs, selon un journaliste de l'AFP et des témoins.
Une autre forte explosion a été entendue peu après 10H00 (05H30 GMT) sur les lieux de l'attaque, selon un journaliste de l'AFP, alors que les tirs, qui avaient cessé vers 08H30, après près de trois heures d'affrontement, venaient de reprendre.
Une brèche était visible dans un des murs d'enceinte, créée par l'explosion d'une voiture, dont ne restait que la carcasse carbonisée.
L'ambassade britannique à Kaboul a confirmé que le complexe du British Council avait été attaqué, sans plus de précisions.
Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, joint par l'AFP, a revendiqué l'attaque en affirmant qu'elle visait le "consulat britannique" et une annexe de l'ONU. "Des moudjahidines talibans ont pris d'assaut ces deux complexes", a-t-il déclaré.
Aucun site de l'ONU n'a été visé, a démenti Dan McNorton, un porte-parole de l'ONU en Afghanistan.
Selon Zabihullah Mujahid, les rebelles ont mené cette attaque pour marquer l'anniversaire de l'indépendance du pays, obtenue des Britanniques il y a 92 ans. "Les Britanniques ont à nouveau envahi notre pays et ils vont devoir reconnaître à nouveau notre indépendance", a-t-il ajouté.
L'Afghanistan a proclamé son indépendance le 19 août 1919, s'affranchissant de la tutelle britannique après la troisième guerre anglo-afghane.
Avec 9.500 hommes déployés dans le pays, Londres est, loin derrière les Etats-Unis, le deuxième contributeur en troupes de l'Isaf, forte de 130.000 soldats, aux deux-tiers américains.
Les forces de sécurité afghanes (armée, police, forces spéciales) étaient déployées en très grand nombre sur les lieux, survolés par des hélicoptères, selon un journaliste de l'AFP qui a également vu des soldats de la Force de l'Otan (Isaf) - américains, britanniques et français.
La coalition a confirmé avoir envoyé un "petit nombre" d'hommes sur le site, soulignant que la situation était gérée par les forces afghanes, responsables de la sécurité à Kaboul.
L'Isaf combat aux côtés du gouvernement afghan l'insurrection que mènent les talibans depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001.
Plusieurs personnalités vivent non loin du lieu de l'attaque, dont Abdullah Abdullah, le principal dirigeant de l'opposition afghane, et le vice-président afghan Mohammad Qasim Fahim.