Une soixantaine de partis politiques et d'organisations de la société civile ont formé le "Mouvement du 23 juin" dans le but d'obtenir du président Abdoulaye Wade, 85 ans, qu'il renonce à briguer un troisième mandat.
AFP - Plus de 60 partis politiques et organisations de la société civile du Sénégal ont formé un mouvement qui demande au président Abdoulaye Wade de renoncer à sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, ont indiqué samedi des opposants membres de la coalition.
"Nous sommes largement plus de 60" partis, associations, ONG de la société civile à avoir créé vendredi "le Mouvement du 23 juin" 2011, "notre première exigence, c'est que Wade déclare publiquement qu'il renonce à sa candidature" à la présidentielle, a déclaré à l'AFP Me Aissata Tall Sall, porte-parole du Parti socialiste (PS, opposition).
La date fait référence à la journée de jeudi, marquée par des manifestations d'ampleur dans le pays, ayant tourné à l'émeute à Dakar contre un projet de réforme constitutionnelle sur un "ticket présidentiel" -comprenant un président et un vice-président- susceptible d'être élu au premier tour avec seulement 25% des suffrages.
Cette disposition était l'une des plus décriées du projet de loi. Le président Wade a finalement renoncé à la réforme, et le calme est revenu dans le pays.
Le Mouvement du 23 juin regroupe "toutes les composantes actives du pays qui veulent le changement dans la paix, dans le calme", a déclaré samedi sur la radio privée sénégalaise RFM l'ex-Premier ministre Moustapha Niasse, chef de l'Alliance des forces de progrès (AFP, opposition).
"Le peuple s'est levé jeudi pour dire: ça suffit. Si Abdoulaye Wade a l'intelligence de comprendre ce message-là, il doit déclarer publiquement qu'il ne va pas se présenter aux élections en février 2012", a ajouté M. Niasse.
Abdoulaye Wade, 85 ans, a été élu en 2000 pour un mandat de sept ans, puis réélu en 2007 pour cinq ans à la suite d'une modification de la Constitution. Il a annoncé en 2009 qu'il briguerait un nouveau mandat en 2012, suscitant un débat, toujours vif, sur la légalité de sa candidature.
Selon Me Aissata Tall Sall, la coalition exige aussi "l'arrêt de toutes (les) mesures prises dans le sens de chambouler les règles du jeu électoral" à huit mois de la présidentielle, et la démission des ministres de la Justice et de l'Intérieur.