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Sepp Blatter réélu sans surprise à la présidence de la Fifa

La Fédération internationale de football (Fifa) a prolongé de quatre ans le mandat de Sepp Blatter, son président depuis 1998. Seul candidat en lice, il a été élu sans suprise par 186 voix sur 203 suffrages exprimés.

C’était une formalité. Le Suisse Sepp Blatter, 75 ans, a été réélu président de la Fédération internationale de Football (Fifa), mercredi, lors du 61e Congrès des instances internationales du ballon rond organisé à Zurich. Il n’y avait pas vraiment de suspense, puisque le sortant était seul en lice. Il a été élu par 186 voix sur 203 suffrages exprimés.

Le dernier adversaire de Sepp Blatter dans la course à la présidence, le Qatari Mohamed Ben Hammam, avait renoncé à se présenter contre le Suisse le week-end dernier. Peu après, Ben Hammam a été provisoirement suspendu de ses fonctions de président de la Confédération asiatique par la commission d'éthique de la Fifa, car il est soupçonné d’avoir acheté des voix en vue du scrutin présidentiel du 1er juin. Sepp Blatter, lui, a été blanchi de ces mêmes accusations de corruption pour s’assurer de sa réélection.

Ces derniers remous s’ajoutent aux soupçons de corruption qui pèsent sur les dirigeants de la Fifa depuis l’attribution des coupes du monde à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022. Touché mais pas coulé, Sepp Blatter a décrit en ouverture du Congrès son instance comme "un bateau dans des eaux mouvementées", estimant que c'était à lui "le capitaine" de "remettre le bateau sur le bon cours".

Restaurer la confiance dans la fédération sportive la plus riche de la planète sera le principal chantier du quatrième et vraisemblablement dernier mandat de Sepp Blatter à la tête d’une institution qu’il a intégrée il y a près de 36 ans. Nommé directeur des programmes de développement à ses débuts au sein de la Fifa en 1975, il a gravi tous les échelons sous l’égide de son mentor, le Brésilien João Havelange, président de la fédération pendant près d’un quart de siècle. Il lui succédera en 1998.

"Un dirigeant du passé"

Avant sa carrière dans les instances du football mondial, ce fils d'un réparateur de vélo de Viège, dans le sud de la Suisse, a lui-même pratiqué le football dans le championnat suisse. Les crampons raccrochés, il a travaillé dans le tourisme avant de prendre en charge le chronométrage des Jeux Olympiques de Munich, en 1972. Un premier pas dans le monde du sport international, qu’il ne quittera plus. Père d’une fille, divorcé trois fois, il est par ailleurs membre du Comité international olympique depuis 1999.

Aujourd’hui sous le feu des critiques, Sepp Blatter, réputé pour ses talents de communicant, dispose d’un nouveau mandat pour préparer sa sortie, lui qui rêve de se voir décerner le prix Nobel de la Paix.

"Pour le moment, il apparaît comme un dirigeant du passé dont les actions manquent de transparence", notait Claude Droussent, ancien rédacteur en chef au quotidien "L’Équipe", dans une interview accordée lundi à FRANCE 24.

"Mais c’est quelqu’un d’intelligent, et il saura vraisemblablement enclencher un processus de réformes qu’il n’aura pas à mener, comme celle des modes de désignation des pays hôtes des grandes compétitions", poursuivait-il. Ce qui laisserait le gros du travail à son successeur, qui devra attendre quatre ans avant de faire évoluer une institution aujourd’hui discréditée.