
Les juges d'instruction en charge de l'enquête sur le crash du vol Rio-Paris ont décidé de ne pas remonter les corps des victimes trop altérés. Deux dépouilles ont été repêchées à la fin de la semaine dernière.
AFP - Les corps des victimes du crash Rio-Paris qui seraient trop altérés, ne seront pas remontés à la surface, ont décidé les deux juges d'instruction français, selon une lettre aux familles de victimes dont l'AFP a eu connaissance mardi.
"Pour préserver la dignité et le respect des malheureuses victimes et de ceux qui les pleurent, nous avons pris la décision de ne pas relever les restes trop altérés", écrivent les deux juges parisiens, Sylvie Zimmermann et Yann Daurelle.
Par conséquent, "il a été décidé de ne remonter que deux dépouilles dans des états différents de conservation, afin de déterminer si l'identification est ou non réalisable après un long séjour au fond de l'océan", selon les magistrats.
En fin de semaine dernière, deux corps de victimes du vol Rio-Paris d'Air France, englouti dans l'Atlantique en juin 2009, ont été récupérés.
"Contrairement à certaines déclarations publiques, reprises par différents médias, vous devez savoir que les dépouilles des victimes se trouvant par le fond sont inéluctablement dans un état dégradé à la suite du choc particulièrement violent, du temps écoulé et du milieu environnant", poursuivent-ils.
Les magistrats insistent sur le fait que "la remontée à la surface est nécessairement un facteur supplémentaire de dégradation".
"Par conséquent, nous ne procéderons qu'au relevage des victimes que l'on peut décemment remettre aux familles à condition qu'elles puissent être identifiées", préviennent-ils.
Quatre nouveaux spécialistes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) vont rejoindre les équipes déjà sur place, précisent les magistrats, qui jugent "impossible de prendre une décision qui rencontrerait l'agrément de l'ensemble des familles françaises et étrangères".
Le crash du Rio-Paris avait causé la mort de 228 personnes au large du Brésil le 1er juin 2009.