![L'opposition accuse le président Saleh de refuser l'accord de sortie de crise L'opposition accuse le président Saleh de refuser l'accord de sortie de crise](/data/posts/2022/07/16/1657961339_L-opposition-accuse-le-president-Saleh-de-refuser-l-accord-de-sortie-de-crise.jpg)
L'opposition yéménite affirme que le médiateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a quitté Sanaa sans la signature d'Ali Adbdallah Saleh sur l'accord de sortie de crise - qu'il refuserait de signer en sa "qualité de président".
AFP - Un médiateur des monarchies du Golfe a quitté samedi Sanaa après l'échec de sa mission, le président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh ayant refusé de signer un plan de sortie de crise prévoyant sa démission, selon l'opposition.
M. Saleh a affirmé au secrétaire général du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) Abdel Latif al-Zayani qu'il refusait de signer le plan de sortie de crise en "sa qualité de président de la République", comme le stipule le document, selon le porte-parole de l'opposition, Mohamed Qahtani.
M. Zayani a transmis cette position au Forum commun (opposition parlementaire), qui a exigé que M. Saleh signe cet accord, selon un responsable de cette coalition.
L'accord devait en principe être signé dimanche à Ryad, en présence des chefs de diplomatie du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).
Il prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission de M. Saleh au bout d'un mois. Il prévoit aussi d'accorder l'immunité à M. Saleh et à ses collaborateurs, de tenir une présidentielle dans un délai de 60 jours après la démission de M. Saleh et d'élaborer une nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum.
Le plan a été approuvé par l'opposition et le parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), mais jamais explicitement par M. Saleh, confronté à une contestation croissante de la rue depuis janvier.
Le chef de l'Etat s'était concerté dans l'après-midi, avant de recevoir le médiateur du CCG, avec plus de 400 personnalités du gouvernement, du Parlement et du CPG "pour débattre de l'initiative du CCG", selon Tarek al-Chami, porte-parole du parti.
Dans un communiqué, le parti présidentiel a affirmé que le chef de l'Etat n'était "pas concerné par la signature de l'accord qui doit être signé par le CPG et le Forum Commun", alors que le texte du plan prévoit que le document porte la signature du président de la République et de l'opposition.
Le parti présidentiel a ajouté que le vice-président du CPG, Abdel Karim al-Iryani, conseiller politique de M. Saleh, dirigerait la délégation gouvernementale à Ryad.
Mais l'opposition a refusé de se rendre à Ryad tant que le président n'aurait pas signé le texte. "Nous sommes prêts à partir à Ryad, mais à condition que Saleh signe", a affirmé à l'AFP un responsable du Front commun.
"M. Saleh est prêt à signer le document en sa qualité de président du CPG mais pas en tant que président de la République", a rétorqué le secrétaire général adjoint du CPG, Soltane Al-Barakani.
L'opposition avait ces derniers jours accusé le régime de chercher à torpiller l'accord et l'a rendu responsable d'un "massacre sauvage" après la mort de 13 manifestants à Sanaa.
Les manifestations réclamant le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, durent depuis fin janvier et ont fait plus de 145 morts.
Samedi, deux militaires et quatre civils ont été tués à Aden, principale ville du sud du Yémen, dans des échanges de tirs entre des soldats et des hommes armés, selon le ministère de la Défense et des sources hospitalières.
A l'appel des protestataires, la ville d'Aden, l'un des foyers de la contestation, a été paralysée par une grève générale.