Alors qu'ils préparaient un reportage sur le football au Qatar, deux journalistes suisses ont été retenus pendant treize jours sans explication. Une bien mauvaise publicité pour l'émirat qui doit organiser le Mondial en 2022.
AFP - La radio télévision publique suisse (RTS) a indiqué dimanche qu'une équipe de reportage des sports avait été "retenue contre sa volonté et sans grief" durant 13 jours au Qatar, pays hôte de la Coupe du monde football en 2022.
Cette équipe, qui tournait un reportage sur le football au Qatar, "a été bloquée deux semaines sur le sol qatari sans recevoir d’explication claire sur ce qui lui était reproché", indique la RTS dans un communiqué.
Le journaliste et le caméraman ont pu rentrer en Suisse vendredi matin, "après d'intenses démarches entreprises par l’ambassadeur de Suisse au Koweit, Berne n’ayant pas représentation diplomatique au Qatar", poursuit-elle.
Les membres de l'équipe de la télévision suisse tournaient des "images de paysage" lorsqu'ils ont été arrêtés par une patrouille de police à Mesaïeed qui les a conduits au poste de police local où ils ont été menottés et interrogés durant plusieurs heures, raconte la RTS.
Les reporters ont ensuite été transférés au poste de Wakra pour un nouvel interrogatoire, puis ils ont été auditionnés par un juge à Doha où "ils ont dû s’acquitter d’une amende, sans recevoir de rapport d’infraction ni de reçu relatif à cette amende".
Suite à quoi, le journaliste et le caméraman, qui s'est vu confisquer sa caméra, ont été remis en liberté mais sans autorisation officielle leur permettant de quitter le Qatar librement.
Retournés sur le lieu où ils avaient été arrêtés, ils "ont pu vérifier qu’aucune indication ne mentionnait la moindre interdiction de filmer".
"Par ailleurs, avant leur départ pour ce pays, la mission du Qatar à Genève leur avait communiqué qu’ils pouvaient tourner "librement"", dénonce la télévision suisse.
"Cette manière arbitraire de procéder de la part de la police qatarie constitue une sérieuse atteinte à la liberté de la presse", a déclaré Massimo Lorenzi, rédacteur en chef des Sports de la RTS, cité dans le communiqué.
Il indique également que cet "incident très regrettable" sera signalé "à toutes les autorités responsables concernées, ainsi qu’à la FIFA".