logo

La force française découvre une cache d'armes à Abidjan

La force Licorne a mis la main sur un arsenal militaire stocké dans l'une des bases des forces pro-Gbagbo à Abidjan. Une découverte qui inquiète à l'heure où la Côte d'Ivoire doit faire face aux défis de la réconciliation nationale.

Malgré l’arrestation de Laurent Gbagbo lundi, le calme n’est toujours pas revenu à Abidjan, où les derniers fidèles du président sortant refusent de se rendre aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara).

it
L'offensive finale contre Laurent Gbagbo filmée en direct par un soldat des FRCI
La force française découvre une cache d'armes à Abidjan

Pour éviter de nouveaux combats meurtriers, les troupes françaises de l’opération Licorne se sont mises en quête de l’arsenal que les forces pro-Gbagbo ont pu abandonner lors de leur déroute. Mardi, les soldats français ont retrouvé des dizaines de caissons de munitions dans une base de partisans du président déchu, à Abidjan.

"Douze sets de mitrailleuses lourdes, quelques grenades offensives-défensives et quelques grenades lacrymogènes également. On a même retrouvé ici quelques chargeurs de Famas [fusils d’assaut de fabrication française, NDLR] abandonnés", énumère un soldat en parcourant des yeux l’arsenal découvert, qui sera ensuite remis à la force de maintien de la paix des Nations unies (Onuci).

GBAGBO EN BONNE SANTÉ, AFFIRME SORO

Laurent Gbagbo est toujours détenu par les Forces républicaines, mais l’ONU n’est plus en mesure de le localiser. Dans une interview au quotidien français Le Parisien, le Premier ministre, Guillaume Soro, a refusé de divulguer cette information, mais s'est voulu rassurant sur l’état de santé de l’ancien chef de l'État ivorien.

"Cela relève, pour l’instant, du secret, car c’est un prisonnier sensible. Mais ce que je peux vous dire, c’est que M. Gbagbo se porte bien et fera l’objet de poursuites judiciaires", a indiqué le chef du gouvernement d'Alassane Ouattara.

Depuis l'arrestation de son adversaire Laurent Gbagbo, le président Alassane Ouattara, qui doit maintenant mener à bien la réconciliation nationale, a appelé les deux camps à déposer les armes.

Sera-t-il entendu ? Les rancœurs restent en effet tenaces en Côte d’Ivoire. Les forces fidèles aux deux hommes s'accusent mutuellement d'avoir commis des massacres. La crise post-électorale née au lendemain de la présidentielle contestée du 28 novembre 2010 aurait fait 1 500 morts et un million de déplacés dans le pays.

L’armée de Gbagbo rallie Ouattara

La présence de caches d’armes semblables à celle découverte mardi à Abidjan à travers le pays inquiète dans ce pays où la moindre étincelle peut provoquer un regain de tension. D'autant plus que des actes de violence étaient encore recensés après la reddition de Laurent Gbagbo.

Mardi, l'ONG Amnesty International rapportait des témoignages faisant état d'attaques commises le jour même à Abidjan et dans l’Ouest contre des civils considérés comme des partisans de Gbagbo par des hommes armés décrits comme des pro-Ouattara. Seul motif d’encouragement pour la paix : mardi, le chef d’état-major de l’armée ivoirienne loyale à Laurent Gbagbo, le général Philippe Mangou, et quatre autres haut-gradés, ont officialisé leur ralliement à Alassane Ouattara, désormais unique président de la Côte Ivoire.