Théâtre de tueries commises par les deux camps qui se sont disputés le pouvoir quatre mois durant, la ville de Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, a accueilli dans la joie l'annonce de l'arrestation de Laurent Gbagbo. Reportage.
À Duékoué, c'est à coup de fusil qu'on a célébré l'arrestation de Laurent Gbagbo, lundi. Dans cette ville de l'ouest ivoirien tenue par les forces alliées au président ivoirien Alassane Ouattara, la tension de ces derniers jours a subitement disparu. Pourtant, des centaines de personnes ont été massacrées ces dernières semaines par les hommes en armes des deux camps.
"ll y a eu trop de dégâts, il y a eu trop de morts et trop de blessés inutiles", rappelle un homme amputé d'une jambe au milieu des cris et des chants.
Les habitants de villages des alentours de Duékoué sont eux aussi en liesse. Ils se sont massés le long des routes de la région pour manifester leur soutien à Alassane Ouattara. Les militaires ont quant à eux abandonné leur barrage pour parler réconciliation.
"Nous, on souhaite que le président Alassane [Ouattara] vienne faire une réconciliation pour tout le monde, faire un pays tout neuf, et que les activités reprennent à zéro", explique un militaire des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara). En Côte d'Ivoire, le défi de la paix ne fait que commencer...