Le Parlement canadien a approuvé, par 211 voix contre 91, le budget fédéral comprenant un plan de relance de l'économie de 40 milliards de dollars canadiens. Un rejet du budget aurait entraîné la chute du gouvernement conservateur.
AFP - Le parlement canadien a approuvé mardi le budget fédéral comprenant un plan de relance de l'économie de 40 milliards de dollars canadiens (32 mds USD) sur deux ans, assurant en même temps la survie du gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper.
Le budget a été approuvé par 211 voix contre 91 à la chambre des Communes.
L'issue ne faisait guère de doute, le parti libéral, principale formation d'opposition, ayant annoncé qu'il voterait pour à condition que le gouvernement rende compte régulièrement de l'efficacité du plan de relance, ce que celui-ci a accepté.
Le budget comprend un plan de relance de 40 milliards de dollars sur deux ans, destiné à sortir l'économie de la récession, qui prévoit notamment des allègements fiscaux pour les Canadiens à revenus faibles et moyens ainsi que quelque 12 milliards de dollars de dépenses d'infrastruture.
Pour financer cette relance, les conservateurs ont dû consentir des déficits de 63,5 milliards de dollars (51,8 mds USD) sur les deux prochains exercices budgétaires, alors que le Canada accumulait les excédents depuis 11 ans et que le mot déficit était devenu tabou dans la vie politique canadienne.
Le sort du gouvernement dépendait des libéraux et de leur nouveau chef Michael Ignatieff, car les deux autres partis d'opposition, le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) et le Bloc québécois (indépendantiste) ayant annoncé qu'ils voteraient contre, ce qu'ils ont fait.
Un rejet du budget aurait entraîné la chute du gouvernement de M. Harper, réélu en octobre dernier à la tête d'un gouvernement minoritaire et la tenue de nouvelles élections.
M. Harper avait failli être renversé en décembre par l'opposition qui l'accusait de ne rien faire pour permettre au Canada de faire face à la crise économique mondiale. Il avait échappé à une motion de censure en faisant suspendre les travaux du parlement jusqu'au dépôt de son budget fin javier.
Soulignant que les Canadiens ne voulaient pas de nouvelles élections et que les mesures de relance économique s'étaient déjà suffisamment fait attendre, le leader libéral Michael Ignatieff avait décidé d'apporter son soutien au gouvernement tout en affirmant qu'il le mettait "sous surveillance".
Le vote a été marqué par un événement inhabituel: six députés libéraux ont voté contre avec l'autorisation de leur chef, alors que la discipline de parti est normalement de mise lors des votes de confiance.
M. Ignatieff avait annoncé un peu plus tôt qu'il autorisait exceptionnellement les députés de la province de Terre-Neuve et Labrador à voter contre le budget pour leur donner l'occasion de manifester leur colère contre le traitement de leur province par le gouvernement conservateur.
Ils reprochent au gouvernement de M. Harper d'avoir procédé unilatéralement à des changements dans les transferts de fonds fédéraux, qui feront perdre à leur province plus d'un milliard de dollars.