
Treize personnes, soupçonnées de verser dans un trafic international de passeports, ont été interpellées mardi à Barcelone. La police espagnole cherche désormais à savoir si les suspects ont un quelconque lien avec le terrorisme islamiste.
AFP - Treize personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau international de trafic de passeports ont été interpellées mardi en Espagne, a indiqué le ministère de l'Intérieur, précisant étudier avec d'autres polices européennes leur lien éventuel avec le terrorisme islamiste.
Dans un premier temps, une source policière avait mentionné 15 arrestations lors de cette opération initialement présentée comme liée à la lutte contre le réseau terroriste Al-Qaïda.
Au total, 11 Pakistanais, un Nigérian et un Indien ont été interpellés dans la matinée à Barcelone (nord-est) et à Valence (est), a précisé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Ils sont soupçonnés "d'appartenir à une organisation internationale de falsification de documents (passeports), de trafic d'êtres humains et de trafic de drogue, avec des ramifications en France, en Belgique, en Suisse, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Thaïlande".
"La police cherche à savoir, en collaboration avec d'autres services de police européens si les personnes interpellées étaient en relation avec le terrorisme" islamiste, selon le communiqué.
L'activité de ce réseau consistait principalement à voler des passeports authentiques dans plusieurs villes espagnoles, qui étaient ensuite envoyés en Thaïlande pour y être falsifiés.
Une fois falsifiés, les passeports étaient renvoyés en Espagne et dans les différents pays européens mentionnés où ils étaient remis à des organisations criminelles ou à des groupes de délinquants, selon le communiqué.
Le coup de filet s'est accompagné de plusieurs perquisitions, notamment dans le quartier El Raval, du centre de Barcelone. Il a été coordonné par un juge de l'Audience nationale, principale instance pénale espagnole en charge notamment des dossiers de criminalité organisée, et de terrorisme.
Lors des perquisitions, la police a saisi une abondante documentation, du matériel informatique ou servant à la falsification de documents, des dizaines de passeports vierges ou falsifiés ainsi que des photographies d'identité.
L'Espagne a multiplié ces derniers mois les opérations contre les milieux islamistes, particulièrement en Catalogne (nord-est). Début 2008, la garde civile avait démantelé un groupe d'islamistes radicaux, majoritairement pakistanais, soupçonnés de préparer un attentat à Barcelone (nord-est).
Le 20 janvier, six personnes d'origine pakistanaise avaient été arrêtées à Barcelone pour financement supposé d'activités terroristes mais remises en liberté trois jours après, "faute de preuves", par le juge Baltasar Garzon.