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Paris ordonne le regroupement "sans délai" de tous les Français d'Abidjan

Nicolas Sarkozy a annoncé le regroupement des 12 000 Français qui résident en Côte d'Ivoire, pour la plupart à Abidjan, "afin d'assurer (leur) protection". L'aéroport de la ville est sous contrôle français depuis la nuit dernière.

AFP - Le président Nicolas Sarkozy a décidé dimanche "le regroupement sans délai de tous les ressortissants français d'Abidjan afin d'assurer leur protection", a annoncé l'Elysée dans un communiqué.

M. Sarkozy a pris cette décision au cours d'une réunion de deux heures, dimanche après-midi, avec le ministre de la Défense Gérard Longuet, le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud, le ministre de la Coopération Henri de Raincourt et les chefs de cabinet du Premier ministre François Fillon et du chef de la Diplomatie Alain Juppé.

Le chef de l'Etat s'est également entretenu à trois reprises avec le président élu ivoirien Alassane Ouattara, a indiqué l'Elysée à l'AFP.

Au cours de cette réunion, M. Sarkozy s'est également entretenu avec le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, "pour demander la pleine mise en oeuvre de la Résolution 1975 du Conseil de sécurité qui donne mandat à l'Onuci (Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire ndlr) d'assurer la protection des populations civiles", a ajouté la présidence dans son communiqué.

La question de l'évacuation "se pose"

La question de l'éventuel rapatriement des Français de Côte d'Ivoire est une "question qui se pose et qui sera réglée dans les heures qui viennent", a pour sa part annoncé Gérard Longuet, qui était l'invité du "Grand jury" RTL/LCI/Le Figaro. "Il appartiendra au ministre des Affaires étrangères de le dire", a-t-il ajouté.

Le Quai d'Orsay évalue à 12.200 le nombre de Français actuellement en Côte d'Ivoire, dont 11.800 à Abidjan. Quelque 7.300 ont la double nationalité.

Le climat est de plus en plus tendu dans le pays avec la poursuite, dimanche, des combats à Abidjan autour des derniers bastions du président sortant Laurent Gbagbo, et des massacres de centaines de personnes dans l'ouest du pays, imputés pour la plupart aux troupes de son rival Alassane Ouattara.

Dans la matinée, les forces françaises de l'opération Licorne, en coordination avec l'Onuci, avaient pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan.

Cent soixante-sept étrangers, dont des Français et des Libanais, ont déjà été évacués.

Paris a également dépêché 300 hommes en renfort dans le pays, portant le nombre de soldats français sur place à près de 1.500.

Le camp Gbagbo a accusé la force Licorne d'agir "comme une armée d'occupation en dehors de tout mandat" de l'ONU.