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Le "hacker" iranien qui voulait se venger de Stuxnet

Un cyberpirate iranien de 21 ans a revendiqué une attaque informatique d'envergure qui a fait trembler le monde de la sécurité informatique la semaine dernière. Son objectif : nuire aux internautes qui s'opposent au régime de Téhéran.

Il se présente comme un jeune Iranien de 21 ans, se fait appeler ComodoHack et a lancé, la semaine dernière, une attaque informatique qui aurait "potentiellement pu remettre en cause la confiance que nous accordons à Internet", selon les termes de Laurent Heslaut, responsable de la sécurité informatique chez Symantec France.

Dans un message posté vendredi sur la Toile, ComodoHack explique qu’il a voulu "se venger de l’opération Stuxnet conduite par les États-Unis et Israël" contre les centrales nucléaires iraniennes l'été dernier. Dans un anglais maladroit, le jeune homme, qui assure avoir "les capacités de 1 000 hackers réunis", a promis qu'il mènerait d’autres attaques informatiques selon le même modus operandi.

Qu’a-t-il fait exactement ? ComodoHack est l’un des premiers pirates informatiques à avoir réussi l'exploit de créer des certificats d’authentification numériques en piratant le système de Comodo, l’une des principales sociétés du monde très fermé de la certification.

Gmail, Skype ou Yahoo!

Comodo, comme Verisign ou RSA, permettent de valider l'identité de sites sécurisés dont les adresses débutent par "https". Sans leur certification, rien ne prouve, par exemple, qu’un site de vente en ligne n’a pas été mis en place par un petit malin désireux de récupérer les données bancaires d’un internaute.

Davantage motivé par des raisons politiques que lucratives, le hacker iranien a émis des certificats d’authentification au nom de Comodo pour Gmail, Yahoo! Mail ou encore Skype, des messageries très populaires auprès des opposants au régime de Téhéran. Grâce à ces certificats usurpés, le cybercriminel a ainsi pu créer de faux Gmail et Skype sur lesquels il récupérait les conversations et les données personnelles d'internautes bernés. Une somme d'informations qu'il pouvait ensuite revendre au plus offrant ou donner gracieusement aux autorités iraniennes.

En fin de semaine dernière, Microsoft, Mozilla (Firefox), Google ont dû, en urgence,  mettre à jour leur navigateur Internet afin d'identifier et de bannir du Net les certificats. Reste que cette attaque a prouvé que la sécurité des transactions commerciales et la confidentialité des conversations est d'être gravée dans le marbre numérique. Laurent Heslaut y voit même l'une des grandes tendances de la cybercriminalité : "Aujourd'hui, les criminels font tout pour brouiller les cartes entre ce qui est vrai et ce qui est faux sur Internet".