Alors que les Français sont appelés à voter pour le second tour des élections cantonales, FRANCE 24 vous propose un petit guide pratique expliquant les tenants et aboutissants de ce scrutin.
Qu’est qu’une élection cantonale ?
Une élection cantonale permet d’élire les conseillers généraux. Ces derniers, aussi appelés conseillers départementaux, siègent au conseil général, institution chargée d’administrer chaque département. Dans les faits, les conseillers généraux servent également d’interlocuteurs privilégiés entre les électeurs de leur canton et l’administration départementale.
Au conseil général, les élus déterminent et mettent en œuvre la politique d’action sociale, en gérant, en particulier, l'attribution de la plupart des aides sociales aux habitants du département. Ce sont eux qui, par exemple, sont chargés de l’attribution du revenu de solidarité active (RSA) pour les personnes les plus démunies, ou s’occupent des dossiers d’adoption.
Les conseillers généraux sont également responsables de l’aménagement du territoire, notamment de la construction et de l’entretien d’une partie des routes, de l’organisation des transports en commun en dehors des villes et de la gestion des espaces naturels.
Le conseil général a aussi des responsabilités en matière d’éducation, de culture et de patrimoine : il gère les collèges publics, une partie des bibliothèques, et, aux côtés des municipalités, il détermine des projets d’enseignement artistique : musique, danse, théâtre...
Il peut, en outre, jouer un rôle dans la préservation du patrimoine classé du département, en décidant, par exemple, d’attribuer une aide pour la rénovation d’un bâtiment classé aux monuments historiques.
Qu’est-ce qu’un canton ?
Les départements sont divisés en arrondissements, eux-mêmes divisés en cantons. Il en existe un peu plus de 4 000 en France. Un canton est un groupement de communes dont le rôle consiste à tisser un maillage électoral pour l’élection des conseillers généraux. Parfois, en zone rurale, les services administratifs sont regroupés dans le chef-lieu de canton – la commune la plus importante du canton – pour éviter qu’ils ne soient éparpillés dans différentes communes voisines.
Quels sont les enjeux des élections cantonales ?
Les cantonales revêtent tout d’abord une importante dimension locale, en raison de l’influence des conseillers généraux sur la politique globale du département. Cependant, elles ont un impact beaucoup plus large. Au même titre que les maires, les conseillers généraux sont aussi chargés d’élire les sénateurs. En septembre prochain, ils seront appelés à renouveler la moitié des sièges au Sénat, chambre haute du Parlement. Bien que le poids des 4 000 conseillers généraux soit moindre que celui des 36 000 maires de France, l’issue des élections cantonales pourrait jouer sur la composition du Sénat. Bastion historique de la droite, cette assemblée pourrait basculer en faveur de l’opposition : ces dernières années, la droite a, localement, perdu beaucoup de terrain.
En outre, ces élections sont les dernières avant la présidentielle. Une dernière occasion de mesurer les forces politiques avant 2012…
Comment les conseillers généraux sont-ils élus ?
Cette année, les conseillers généraux sont élus au suffrage universel direct pour un mandat réduit à trois ans – contre six ans auparavant – en raison de la réforme des collectivités territoriales qui entrera en vigueur en 2014. Votée en décembre 2010, cette réforme prévoit le remplacement des conseillers généraux et régionaux par des conseillers territoriaux. C’est donc la dernière fois que les citoyens sont appelés à élire des conseillers généraux. Un peu plus de 2 000 candidats doivent être élus – chaque élection renouvelle la moitié des 4 000 conseillers généraux.
Pour participer au second tour, les candidats doivent rassembler les voix d’au moins 12,5% de l'ensemble des personnes inscrites sur les listes – et non pas 12,5 % des suffrages exprimés. Les conditions de passage au second tour ont été durcies par le ministère de l’Intérieur en janvier dernier ; auparavant, 10% des voix suffisaient à aller au second tour. Ce seuil va réduire considérablement le nombre de triangulaires au second tour au profit des duels.