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La Belgique bat le record du monde de la plus longue crise politique

Entre humour et désolation, la presse belge célèbre le record jusqu'alors détenu par l'Irak post-Saddam Hussein : depuis 249 jours, le royaume est toujours privé de gouvernement et demeure déchiré entre Flamands et Wallons.

AFP - Avec un clin d'oeil ou au contraire sur un ton grave, la presse belge a célébré abondamment jeudi, avec de grandes Unes, le record du monde de la plus longue crise politique égalé par le pays, toujours plus déchiré entre entre Flamands et francophones.

Le pays a en effet passé jeudi le cap des 249 jours sans avoir pu former un véritable gouvernement depuis les élections législatives anticipées du 13 juin 2010. C'est la durée qu'il avait fallu aux Irakiens, détenteurs jusqu'ici du record, pour parvenir l'an dernier à un accord de partage du pouvoir entre Kurdes, sunnites et chiites.

"Enfin champions du monde!", titre le quotidien de référence en Flandre, De Standaard, qui choisit lui résolument le parti de l'humour. Sa première page est couverte par une photo montrant des supporteurs de football belges en liesse après une victoire.

Pour une fois, quotidiens néerlandophones et francophones sont au diapason pour leurs Unes.

"Record battu!", disent en choeur les journaux francophones L'Echo et Le Soir. Ce dernier ajoute que "ce n'est pas fini" et publie un décompte des 249 jours rappelant un mur de cellule de prison, avec des séries de bâtonnets marqués à la craie sur fond noir.

"Heureusement, il nous reste nos zygomatiques pour en rire. Jaune. Mais au milieu de ce blocage politique sans fin, mieux vaut choisir la dérision que la dépression", estime un des chroniqueurs du Soir.

Plus graves, le journal La Capitale parle du "record du monde qui nous fait honte", tandis que De Morgen titre sur "le chagrin de la Belgique", en référence au roman "Le chagrin des Belges" du célèbre romancier flamand disparu Hugo Claus.

Pour La Libre Belgique, "la situation ne peut se prolonger éternellement car les marchés, on le sait, ne se contentent pas du vide actuel et veulent qu'un vrai gouvernement prépare des réformes structurelles".

Flamands et francophones ne parviennent pas à se mettre d'accord sur une vision commune de l'avenir du pays. Les premiers, aiguillonnés par leur principal parti, une formation indépendantiste, réclament une autonomie régionale très poussée. Les seconds redoutent un appauvrissement pour leur communauté et à terme la scission du pays.

Tags: Irak, Belgique,