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MAM, le "chêne" qui plie mais ne cède pas

Les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie l’ont projetée au cœur de la plus violente tempête qu’elle ait eu à traverser en près de 14 ans de carrière ministérielle. Retour sur le parcours de ce "poids lourd" de la droite.

Toute l’opposition réclame sa démission. Mais il en faudra sans doute plus pour mettre fin à la carrière politique de Michèle Alliot-Marie, actuelle ministre des Affaires étrangères. Car, même engluée dans la polémique à rebondissements multiples sur ses vacances tunisiennes, "MAM" reste une figure incontournable de la droite.

Entrée en politique en 1983 en tant que conseillère municipale dans un village du Sud-Ouest, cette juriste de formation n’a cessé depuis de gravir les échelons jusqu’à devenir, à l’occasion du dernier remaniement ministériel de novembre 2010, locataire du Quai d'Orsay.

Sur la scène politique nationale, la fille de l’ancien député-maire de Biarritz, Bernard Marie, qui fut par ailleurs le premier Français à arbitrer une rencontre du tournoi des V Nations de rugby (France - Pays de Galles, en 1965), se fait d’abord élire député des Pyrénées-Atlantiques en 1986.

Parallèlement, elle décroche son premier poste au sein d’un gouvernement en devenant secrétaire d'État chargée de l'enseignement. Jacques Chirac est alors Premier ministre. En 1993, lorsqu’Édouard Balladur devient chef du gouvernement, elle hérite du portefeuille de la Jeunesse et des Sports.

Quand la gauche prend le pouvoir en 1997, Michèle Alliot-Marie ne chôme pas et se fait élire à la présidence du Rassemblement pour la République (RPR) contre Jean-Paul Delevoye, pourtant candidat préféré de l’Élysée.

De tous les gouvernements depuis 2002

Devenue incontournable, la maire de Saint-Jean-de-Luz (de 1995 à 2002), décroche un nouveau poste ministériel après la réélection de Jacques Chirac à l’Élysée en 2002. Cette fois-ci, elle occupe un ministère régalien : la Défense, où elle gérera notamment la crise ivoirienne et sera chargée de défendre la position de la France face à Washington dans le conflit irakien. Dès lors, elle ne quittera plus les gouvernements successifs, sauvant sa place à chaque remaniement.

En 2006, lors de l’investiture du candidat de la majorité pour la présidentielle, elle envisage de se présenter contre Nicolas Sarkozy avant de se raviser avant le vote des militants. La même année, elle lance "Le Chêne" au sein de l’Union pour un mouvement populaire (UMP, l’ex-RPR), un mouvement qui se donne pour but de renouveler les valeurs du gaullisme.

En 2007, lorsque Nicolas Sarkozy devient président de la République, elle obtient tout ld’abord le ministère de l’Intérieur puis, en 2009, le ministère de la Justice. Pressentie pour remplacer François Fillon à Matignon lors du remaniement de 2010, elle est finalement envoyée au Quai d’Orsay.

Debout malgré les polémiques

Deux mois plus tard, la ministre se trouve sous un flot de critiques comme elle n’en a jamais connu. Après la controverse sur ses vacances en Tunisie, "Le Canard enchaîné" apporte cette semaine de nouvelles révélations sur un coup de fil qu’elle aurait passé à Ben Ali en pleine révolution et sur une transaction entre ses parents et un grand patron tunisien.

Face à cette situation, Michèle Alliot-Marie, 64 ans, reste, une fois de plus, droite dans ses bottes. Elle avait déjà concédé qu’elle avait compris que ses voyages en avion "aient pu choquer" et promis qu’elle ne "recommencerait plus". En réaction aux dernières révélations du "Canard", elle s'est élevée contre les "excès" des nouvelles attaques contre elle.

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Les nouvelles révélations du "Canard enchaîné" provoquent un tollé
MAM, le "chêne" qui plie mais ne cède pas

Cette ligne de défense semble convenir à l’exécutif. Mercredi, le président Nicolas Sarkozy lui a adressé un "message de soutien" manuscrit à l’occasion du Conseil des ministres, selon des membres de l’équipe gouvernementale. Le chêne, même au cœur de la plus violente des tempêtes, est toujours debout.