
Déjà sacrés champions olympiques, du monde et d'Europe ces trois dernières années, les Français inscriraient un nouveau titre à leur impressionnant palmarès en cas de victoire en finale du Mondial suédois, ce dimanche, face au Danemark (17H GMT+2).
AFP - Toujours pas rassasiée, la France vise un quatrième grand titre d'affilée en finale du Championnat du monde de handball face au Danemark dimanche (17h00) à Malmö.
Comme ils en ont désormais l'habitude depuis quatre ans, les Bleus proposent d'animer une nouvelle fois le dimanche après-midi d'un grand public de plus en plus demandeur, si l'on en croit les chiffres d'audience, en hausse toute.
Champions olympiques, du monde et d'Europe en titre, ils postulent, avec une assurance maîtrisée, à un quatrième titre de suite qui serait aussi leur quatrième sacre mondial, à égalité avec la Roumanie et la Suède.
Un nouveau triomphe dominical les qualifierait au passage pour les Jeux de Londres en 2012 et le prochain Mondial l'année suivante en Espagne.
"Ca nous éviterait de passer par les qualifications et nous laisserait plus de temps pour se reposer, c'est vraiment important", souligne Nikola Karabatic, star des Bleus, soumis aux cadences infernales du hand moderne avant de livrer dimanche son dixième combat en quinze jours!
Voilà pour les enjeux de cette finale où le Danemark, champion d'Europe en 2008, vise un premier titre mondial et un supplément de reconnaissance dans un pays où ce sont les filles qui dictent la loi.
En filigrane, apparaît l'occasion pour l'équipe de France de pousser un peu plus les portes du panthéon du sport, où elle occupe déjà une place à part aux côtés des footballeurs brésiliens, des basketteurs américains ou des rugbymen néo-zélandais. Comment qualifier d'ailleurs ces Bleus qui gobent tout?
Claude Onesta, sélectionneur heureux, apaisé et éminemment serein, s'est beaucoup amusé samedi de la difficulté croissante de trouver une appellation.
"Ca fait des années qu'on est déjà entrés dans l'histoire, dans la légende aussi, il va falloir trouver une nouvelle terminologie, vous êtes bien emmerdés là. Le triplé ça vous allait bien, mais celui-là vous ne savez pas comment l'appeler, c'est bizarre ce truc. Le quadruplé ou en route pour le double triplé, on peut dire n'importe quoi", a-t-il lancé à l'adresse des médias, accourus en masse à Malmö pour assister à l'histoire en marche.
Un moyen d'esquiver la difficulté résiderait dans une défaite française dimanche. Elle est envisageable bien sûr. Aucune équipe n'a réussi à conserver son titre mondial depuis la Roumanie en 1974.
Et le Danemark, qui sera le quatrième adversaire scandinave de suite pour les Bleus après la Norvège, l'Islande et la Suède, n'a rien d'une victime expiatoire après avoir remporté, avec la manière, ses neuf premiers matches.
"Ca va être encore plus dur que contre la Suède en demi-finale (victoire 29-26) et je pense que l'ambiance sera plus chaude aussi. Les mecs vont être bien +boostés+", estime Karabatic qui s'attend à voir les supporters danois déferler en masse depuis Copenhague, situé à 25 minutes de train de Malmö.
Mais la France sait aussi qu'elle possède les armes absolues pour faire face, à commencer par sa défense "sur laquelle on a construit toutes nos victoires", souligne Didier Dinart.
Les Bleus pourront s'appuyer surtout sur leur incomparable expérience des grandes finales et leur exceptionnelle capacité à les gagner presque toutes (six sur sept disputées dont les six dernières!).
Karabatic a beau dire que le frisson est toujours là, qu'il aura "mal dormi" avant cette finale, tourmenté par le "sentiment bizarre d'être si près du but mais en même temps si loin encore". Mais il convient aussi que lui et ses coéquipiers savent "à quoi s'attendre" et gérer la pression.
"C'est déjà incroyable ce qu'on a fait et ça enlève un peu de pression, dit-il. On a déjà prouvé qu'on ne devait rien à la chance et au hasard. On est vraiment forts, on domine notre sport, c'est presque une dynastie."