Il y a quelques jours encore, ils ne s’imaginaient pas tenir une conférence de presse à Davos. Invités à s’exprimer sur la situation en Tunisie, le nouveau gouverneur de la Banque Centrale Tunisienne (BCT) Mustapha Nabli et le nouveau Ministre des Transports, Yassine Brahim, n’ont pas été difficiles à convaincre pour venir rassurer les investisseurs et les institutions financières.

Car la nouvelle équipe gouvernementale en place à Tunis doit, en plus des difficultés au quotidien de la population, faire face à la défiance des marchés. Suite aux émeutes qui ont conduit à la chute du gouvernement Ben Ali, la Tunisie a subi une dégradation de la note de sa dette. « La démocratie, c’est bon pour les investisseurs » a répété Nabli, reprenant un slogan taggué par des manifestants. Et d’ajouter : « La Tunisie ne devrait pas être pénalisée pour avoir fait le choix de la démocratie », affirmant que la BCT approvisionnait l’économie en liquidité de façon normale.

L’autre grand chantier du nouveau gouvernement sera le démantèlement de l’empire Trabelsi, et la tâche ne sera pas simple. L’entourage de Ben Ali et de sa femme Leïla avait la mainmise sur un réseau d’entreprises allant des transports aux médias, en passant par les banques, le tourisme ou encore la grande distribution. « Les avoirs de ces entreprises ont été gelés, mais nous faisons en sorte qu’elles continuent de fonctionner normalement » a assuré le nouveau ministre des transports.

Enfin, concernant l’or que Leïla Ben Ali aurait dérobé dans sa fuite… « Des rumeurs » selon Nabli, pour qui le stock de la BCT « n’[aurait] enregistré aucune variation ».