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Des heurts éclatent à Tirana lors d'une manifestation contre le gouvernement

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, ce vendredi, dans le centre de Tirana, à l'appel de l'opposition socialiste, pour réclamer la démission du gouvernement. De violents heurts ont opposé la police aux protestataires.

AFP - Des heurts se sont produits vendredi dans le centre de Tirana entre manifestants opposés au gouvernement albanais dirigé par Sali Berisha et un important contingent de policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.

La manifestation, rassemblant plusieurs milliers de personnes à l'appel de l'opposition socialiste, a débuté peu après 14H00 locales (13H00 GMT) devant le siège du gouvernement, protégé par d'importants effectifs des forces de l'ordre.

Des protestataires ont lancé différents projectiles, notamment des pierres, contre les policiers et militaires qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et des lances à eau pour disperser la manifestation.

Un policier au moins a été blessé et une voiture de la police a été incendiée.

Des manifestants brandissaient des pancartes disant "Berisha va-t-en!" ou "A bas le gouvernement", tandis que d'autres continuaient à affluer des rues avoisinantes dans une atmosphère de forte tension.

L'opposition socialiste avait appelé la semaine dernière à manifester contre le gouvernement, dès l'annonce de la démission du vice-Premier ministre Ilir Meta mis en cause dans une affaire de corruption.

L'ambassade des Etats-Unis à Tirana a lancé vendredi matin un appel au calme, soulignant que toute manifestation devait se dérouler dans "le respect des institutions et de l'Etat de droit".

L'ambassade avait qualifié d'"inacceptables" la "rhétorique et le langage de certains dirigeants politiques" ces derniers jours, suggérant "un soutien à des actes nuisibles de désordre et à des comportements inappropriés".

"Notre but n'est pas de prendre le pouvoir par la force et sans élections", a assuré vendredi le dirigeant de l'opposition socialiste et maire de Tirana, Edi Rama.

"Le gouvernement doit présenter sa démission et ouvrir la voie à de nouvelles élections (législatives) anticipées. C'est la seule solution pour que le pays revienne à la normale", a-t-il ajouté.

Les socialistes albanais n'ont jamais reconnu le résultat des législatives de juin 2009, accusant le pouvoir de fraudes.