
Condamné en première instance à trois ans de prison - dont un ferme - dans l'affaire de l'Angolagate, l'ancien ministre de l'Intérieur conteste "la totalité des faits" qui lui sont reprochés et charge l'ancien président Jacques Chirac.
Ils sont 21 accusés à contester leur condamnation en première instance dans le procès de l'Angolgate. Ce mercredi, premier jour du procès en appel, le plus illustre d'entre eux, Charles Pasqua, a contesté tous les faits qui lui sont reprochés dans cette affaire de commerce illégal d'armes avec l'Angola dans les années 1990.
L'ancien ministre français de l'Intérieur, condamné en première instance à trois ans de prison - dont un ferme pour trafic d'influence -, a une nouvelle fois dénoncé un complot politique destiné à détruire ses ambitions.
"Monsieur le président, ce jugement est aberrant", a tonné Charles Pasqua, debout au micro dans son costume bleu marine, en réponse au président de la cour qui lui demandait pourquoi il faisait appel. "Comment penser qu'un homme avec ma carrière ait pu commettre des actes comme ça ?", a-t-il poursuivi, selon les informations rapportées sur Twitter par Audrey Racine, l'envoyée spéciale FRANCE 24 à la Cour d'appel de Paris.
"Chirac consternant"
Martial, Charles Pasqua a également reproché son silence à l'ex-président Jacques Chirac. "C'est consternant que de hautes personnalités qui m'ont donné mandat pour mener un certain nombre d'actions se retranchent" aujourd'hui derrière divers motifs juridiques, a-t-il ajouté.
Dans une lettre lue par la cour à l'ouverture des débats, l'ancien chef de l'État invoque la Constitution et considère que l'immunité qui couvre les décisions qu'il a prise quand il était président, ainsi que le principe de séparation des pouvoirs, l'empêchent de venir à la barre. Jacques Chirac a été cité comme témoin par la défense de trois prévenus, dont celle de Charles Pasqua.
Un peu plus tôt, l'homme d'affaire Pierre Falcone, autre protagoniste de l'Angolagate, a comparu devant le tribunal. "Je ne demande pas que justice me soit rendue. C'est impossible, trop de mal m'a déjà été fait", a-t-il expliqué, rapporte Audrey Racine. Condamné en première instance à six ans de prison ferme pour trafic illégal d'armes, Falcone clame toujours son innocence. Il a déjà effectué près de la moitié de sa peine en détention préventive.
Sans surprise, le troisième acteur majeur du procès, Arcadi Gaydamak ne s'est, lui, pas présenté au procès. Le milliardaire israélien d'origine russe, ex-associé de Pierre Falcone, est toujours en fuite, peut-être en Russie. Il avait été condamné, comme Pierre Falcone dont il est l'ex-associé, à six ans de prison ferme en première instance pour vente illicite d'armes, abus de biens sociaux, fraude fiscale, trafic d'influence et blanchiment.
Le procès en appel se poursuit jusqu’au début du mois de mars.