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La ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, s'est justifiée devant l'Assemblée nationale sur des propos qu'elle avait tenus la semaine passée et sur la position très prudente du gouvernement français face aux événements en Tunisie.

"J'ai fini par douter de moi-même, il peut arriver de mal s'exprimer", déclare Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, auditionnée ce mardi par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale au sujet des déclarations qu’elle a faites sur la Tunisie. "Il n’est pas envisageable de croire que la France puisse prêter ses forces de l'ordre à un autre pays", ajoute-t-elle.

Le 11 janvier, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, la ministre avait émis l’idée que la France "propose que le savoir-faire de nos forces de sécurité […] permette de régler des situations sécuritaires de ce type" (lire le verbatim dans l’encadré). Ces propos ont suscité de nombreuses réactions d’indignation, dans l’opposition politique et dans les médias. Des élus communistes et d’Europe Écologie ont même réclamé sa démission.

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Alliot-Marie : "Nous avons été surpris par la rapidité de la révolution" en Tunisie

Cette polémique intervient dans un contexte où le gouvernement français et le chef de l’État Nicolas Sarkozy ont été très critiqués pour leur position prudente sur les événements en Tunisie.

On ne peut que déplorer des violences concernant des peuples amis. Pour autant, je rappelle que cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. [...] Nous proposons aux deux pays [Algérie et Tunisie, NDLR] de permettre, dans le cadre de la coopération, d’agir dans ce sens, afin que le droit de manifester soit assuré de même que la sécurité.

Michèle-Alliot Marie, ministre des Affaires étrangères, le 11 janvier, devant l'Assemblée nationale

Ce mardi, Michèle Alliot-Marie se justifie ainsi devant les députés : "Nous avons été surpris par la rapidité de cette révolution. […] La France, pas plus que d'autres pays, n'avait vu venir ces événements. […] Soyons honnêtes : nous avons tous, hommes politiques, diplomates, chercheurs, journalistes, été surpris par la révolution de jasmin", a-t-elle ajouté.

"La Tunisie de Ben Ali était reconnue par la communauté internationale. Nous avons appliqué la non-ingérence", poursuit la ministre. "La France travaille avec des États et des peuples et non pas avec des personnes", en l’occurrence le président alors en fonction, Zine el-Abidine Ben Ali.

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