logo

Une cinquantaine de Français rentrent de Côte d'Ivoire "provisoirement'

Suite aux conseils du gouvernement français, une cinquantaine de personnes ont quitté la Côté d'Ivoire et atterri à Roissy jeudi soir. Peu inquiets, ils ne considèrent pas que les ressortissants français soient en danger.

AFP - La cinquantaine de Français et binationaux rentrés jeudi soir de Côte d'Ivoire à Paris n'étaient pas vraiment inquiets pour leur sécurité, mais ont préféré suivre le conseil du gouvernement de revenir "provisoirement" en France, à l'occasion des fêtes de Noël.

"Il n'y a aucun geste de menace à l'endroit des Français, mais un discours prévaut qui stigmatise la France", a expliqué à l'AFP Alain Schweitzer, un quinquagénaire travaillant dans l'import-export à Abidjan et tout juste débarqué d'un vol Air France qui a atterri à Roissy vers 18H00.

Sur les 14.000 Français et Franco-Ivoiriens enregistrés en Côte d'Ivoire, 1.500 ressortissants, selon le ministère français des Affaires étrangères, n'ont pas attendu pour partir que Paris leur recommande mercredi de quitter "provisoirement" le pays, après la crise née de la présidentielle du 28 novembre, qui a fait ces derniers jours 173 morts selon l'ONU.

"Il y a une incertitude directe sur ce pays. Comme on ne savait pas ce qui allait se passer, j'avais anticipé la consigne du Quai d'Orsay nous incitant à partir. Elle nous a confirmé notre choix", a ajouté M. Schweitzer.

"On a avancé notre retour d'un jour à cause des troubles", a déclaré Nathalie, consultante de 37 ans, portant son bébé dans les bras. "Sincèrement, on ne sentait pas qu'il y avait des problèmes, mais ça pourrait arriver. En réalité, on ne sait pas", a-t-elle lancé.

Landrys, une Franco-Ivoirienne d'une cinquantaine d'années a, elle, "décidé dimanche de partir, car la situation devenait critique". Quand jeudi dernier, "on a entendu à la télévision qu'il y avait eu des morts, on a préféré passer les fêtes ici que là-bas", a-t-elle expliqué.

"Mais on va y retourner!", a assuré cette binationale.

Des passagers affirmaient d'ailleurs ne pas être particulièrement préoccupés pour leur sécurité, disant revenir à Paris pour les fêtes et non en raison de la crise en Côte d'Ivoire.

"L'Elysée nous a demandé de rentrer, mais beaucoup restent", a confirmé Patrice Bader, âgé d'une cinquantaine d'années, dont "32 ans de Côte d'Ivoire" et de retour pour Noël et le Nouvel An. "Ma vie est là-bas. Je n'ai pas de peur particulière, on n'est pas embêtés, la police ne nous embête pas. Mais on ne sait pas ce qui va se passer, on a du mal à comprendre la situation", a-t-il témoigné.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté jeudi une résolution dénonçant les "atrocités" commises en Côte d'Ivoire après les élections, alors que le Haut commissariat des Nations unies faisait état d'au moins 173 tués en cinq jours.

Sur place et malgré la nouvelle crise qui ébranle la Côte d'Ivoire, l'heure du départ n'a pas encore sonné pour des Français installés à Grand-Bassam, cité balnéaire près d'Abidjan, persuadés que pour l'heure ils ne sont pas "en première ligne".

Les précédents troubles fin 2004 en Côte d'Ivoire avaient entraîné le départ de plus de 8.000 Français.