
La Corée du Nord a prévenu qu'elle frapperait à nouveau la Corée du Sud si Séoul effectue comme annoncé des manœuvres militaires à tirs réels sur Yeonpyeong, une île du Sud qui a été bombardée par Pyongyang le 23 novembre.
AFP - La Corée du Nord a menacé vendredi de riposter si la Corée du Sud mène des exercices d'artillerie à tirs réels sur une île du Sud bombardée par le Nord tandis que le ballet diplomatique se poursuit afin de tenter d'apaiser les tensions.
"Une deuxième et une troisième frappe d'auto-défense, imprévisibles, seront
déclenchées" si le Sud mène ses exercices à tirs réels, a mis en garde l'armée nord-coréenne, après une première frappe menée le 23 novembre contre l'île sud-coréenne de Yeonpyeong.
"L'intensité et la portée des frappes seront plus grandes que le 23 novembre", date du bombardement sur l'île située en mer Jaune dans une zone frontalière disputée, a ajouté l'armée nord-coréenne dans un communiqué diffusé par KCNA, précisant que ce message avait été transmis vendredi à Séoul.
L'armée sud-coréenne a annoncé jeudi qu'elle allait mener entre samedi et mardi, en fonction notamment des conditions météorologiques, des exercices d'artillerie à tirs réels sur l'île de Yeonpyeong.
Il s'agira des premiers exercices menés sur l'île depuis les tirs d'artillerie nord-coréens qui avait fait 4 morts et 18 blessés et provoqué un tollé international.
Ces tirs d'obus nord-coréens étaient intervenus en réponse à des exercices de tirs menés par Séoul sur cette île située dans une zone revendiquée par Pyongyang.
L'armée sud-coréenne n'a pas réagi aux nouvelles menaces du Nord, mais le ministère de la Défense a laissé entendre que les exercices se dérouleraient comme prévu: "Nous n'avons pas à réagir à la moindre menace et à des déclarations déraisonnables".
Pyongyang a également mis en garde vendredi, comme souvent, contre un risque de conflit nucléaire en cas de nouvelle guerre entre les deux Corées, selon le site internet officiel nord-coréen Uriminzokkiri: "En raison de l'attitude belliqueuse et irresponsable de la Corée du Sud, la question n'est pas savoir s'il y aura la paix ou la guerre dans la péninsule coréenne, mais quand la guerre va éclater".
"Si une guerre éclate, cela conduira à un conflit nucléaire qui ne se limitera pas à la péninsule coréenne", met en garde le Nord.
Au même moment, les efforts diplomatiques se poursuivent.
Une délégation américaine de haut niveau a eu à Pékin des discussions
"utiles" avec les responsables de la diplomatie chinoise sur les tensions dans la péninsule coréenne, selon l'ambassade des Etats-Unis en Chine.
Le secrétaire d'Etat adjoint James Steinberg a achevé vendredi une mission de trois jours en Chine, où a transité un autre émissaire américain, Bill Richardson, parti jeudi à Pyongyang.
A la suite de l'annonce des exercices à tirs réels sud-coréens, les Etats-Unis ont indiqué jeudi redouter une possible "réaction en chaîne" entre Pyongyang et Séoul. "Ce qui nous inquiète manifestement est que si cela est mal compris ou si la Corée du Nord y voit une opportunité d'en tirer bénéfice et réplique à ces tirs, cela peut potentiellement entraîner une réaction en chaîne", selon le chef adjoint de l'état-major américain, le général James Cartwright.
L'île de Yeonpyeong se trouve juste au sud de la frontière entre les deux Corées établie par l'ONU au sortir de la guerre de Corée (1950-53). Le Nord n'a jamais reconnu cette limite frontalière et estime que les eaux autour de Yeonpyeong font partie de ses eaux territoriales.
Jeudi, l'armée sud-coréenne a jugé utile de préciser, que comme lors des précédents excercices, elle ne tirerait pas en direction du Nord.
"La zone qu'ils (le Sud) ont choisie pour effectuer les exercices sur l'île de Yeonpyeong est notre territoire maritime et personne ne peut y toucher", a affirmé l'armée nord-coréenne.