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La pression est forte pour Silvio Berlusconi à 24 heures du vote de confiance qui peut maintenir ou faire tomber son gouvernement. Pour la plupart des observateurs, l'avenir du président du Conseil devrait se jouer à une voix près.
Reuters - Les commentateurs politiques italiens étaient dans l’incapacité dimanche de prédire l’issue du vote de confiance qui peut, dans 48 heures, faire chuter le gouvernement de Silvio Berlusconi ou renforcer le président du Conseil.
Le vote dans les deux chambres, qui mettra un terme à une année de scandales pour le chef du gouvernement, sera particulièrement serré à la chambre basse.
Les derniers calculs d’un quotidien italien donnent la confiance votée avec une voix d’écart. Berlusconi pourrait finalement obtenir les 314 voix nécessaires pour se maintenir au pouvoir, pas une de plus.
Fini a définitivement lâché Berlusconi
La pression est forte sur les derniers indécis à deux jours de ce que les médias italiens ont appelé le « B-Day ». Une intense campagne de lobbying est à l’œuvre à Rome pour rallier au camp Berlusconi la poignée de députés indépendants.
La justice italienne a pris au sérieux les accusations de partis d’opposition évoquant des tentatives de corruption et les magistrats romains ont ouvert une enquête.
Le résultat du vote de confiance pourrait dépendre de revirements de dernière minute ou même de facteurs extérieurs comme l’état de santé de trois députées enceintes, dont l’absence mardi serait fatale aux opposants à Berlusconi.
Le chef du gouvernement ne dispose plus d’une majorité assurée au parlement depuis que Gianfranco Fini, son ancien allié et co-fondateur de son parti Peuple de la liberté (PDL), a décidé de faire sécession en raison d’une série de scandales.
Fini et ses partisans n’ont pas obtenu la démission du magnat, âgé de 74 ans, et devraient donc joindre leurs voix à celles de l’opposition.
Samedi, 16 députés du PDL de Berlusconi et du courant de Fini, Futur et liberté pour l’Italie (FLI), ont prié l’ex-allié du président du Conseil de ne pas mettre ses menaces à exécution et d’ouvrir à l’inverse des discussions avec le chef du gouvernement.
Au cours d’un débat télévisé, Fini a déclaré dimanche que même si Berlusconi survivait, il serait voué à l’impuissance. Dans cette hypothèse, « on aura un gouvernement qui cherchera seulement à survivre » et qui végétera, a-t-il dit à la RAI.
La possibilité de législatives anticipées
Si son gouvernement était mis en minorité, Silvio Berlusconi devrait démissionner, ce qui ouvrirait la voie à la possible convocation d’élections législatives anticipées par le président Giorgio Napolitano. Le scrutin est normalement prévu en 2013. La plupart des analystes et des commentateurs considèrent que l’organisation d’un scrutin au printemps prochain est l’hypothèse la plus probable.
« Peu importe comment cela finira, il y a des raisons d’être sceptique sur l’avenir immédiat du pays », écrit dans son éditorial le quotidien économique Il Sole 24 Ore.
Le gouverneur du Piémont Roberto Cota, figure de la Ligue du Nord qui est l’un des partenaires de coalition de Berlusconi, s’est quant à lui déclaré « optimiste » dimanche lors d’une intervention sur la chaîne de télévision SkyTG24.