La CEI ivoirienne devait annoncer les résultats partiels de la présidentielle avant mercredi minuit. Alors qu’Alassane Ouattara pousse la CEI à prendre la parole, de son côté, Laurent Gbagbo a reconduit le couvre-feu jusqu’à dimanche.
La Côte d’Ivoire est suspendue à la proclamation du nom de son nouveau président de la République. Selon la loi, les résultats devaient être publiés avant mercredi minuit.
Dans l’attente des résultats, le président Gbagbo a reconduit le couvre-feu instauré au soir du second tour, le 28 novembre, jusqu’au dimanche 5 décembre. Une déclaration qui ne vient pas soulager l’atmosphère déjà tendue que constate à Abidjan notre correspondante, Tatiana Mossot.
"Les résultats, précise t-elle, sont déjà connus par les candidats, les chancelleries, le Premier ministre et le chef de la mission onusienne" en Côte d’Ivoire, mais les dernières heures avant la proclamation des résultats sont décisives dans le bras-de-fer que se livrent Gbagbo et Ouattara.
Vers 17 heures, cette après-midi, dans une déclaration faite à la presse, Alassane Ouattara a demandé que le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, annonce "immédiatement les résultats provisoires" du scrutin. "À l’endroit de mon frère Laurent Gbagbo, je voudrais lui demander le respect de l’appel solennel que nous avons signé tous les deux devant la nation" a-t-il ajouté, faisant référence à l’engagement pris par les deux candidats de respecter le verdict des urnes.
Du côté de la majorité présidentielle de Laurent Gbagbo, on affirme ne conduire aucun "hold-up électoral". Le porte-parole du candidat Gbagbo, Pascal Affi N'Guessan, a confirmé à notre correspondante Tatiana Mossot le dépôt de "requêtes en annulation des résultats dans plusieurs régions du nord, où manifestement il n’y a pas eu de vote mais au contraire une mascarade pour organiser la fraude électorale au profit du candidat Ouattara". D’après le porte-parole, "55% des suffrages" seraient acquis à Laurent Gbagbo.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté la commission électorale à annoncer les résultats provisoires du second tour, tout comme le président français Nicolas Sarkozy qui juge "essentiel" d'annoncer les résultats "dans le délai prévu, c'est-à-dire avant ce soir".