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Michel Houellebecq remporte le Goncourt, Virginie Despentes le Renaudot

L'enfant terrible de la littérature française a reçu le prix Goncourt pour son roman "La carte et le territoire" (Flammarion), tandis que le prix Renaudot a été attribué à Virginie Despentes pour "Apocalypse bébé" (Grasset).

Michel Houellebecq a été couronné lundi par le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français pour lequel il était régulièrement cité depuis dix ans, pour son roman "La carte et le territoire" (Flammarion).

Les jurés de l'Académie Goncourt ont consacré l'enfant terrible de la littérature française au premier tour par sept voix contre deux à Virginie Despentes pour "Apocalypse bébé" (Grasset). Pour ce livre, cette dernière s'est vu remettre le prix Renaudot.

C'est la première fois depuis 1980 que le Goncourt est attribué à un livre publié chez Flammarion.

Depuis son premier roman "Extension du domaine de la lutte" en 1994, l'auteur quinquagénaire, souvent qualifié de professeur de désespoir, décrit avec une froideur clinique la misère affective et sexuelle de l'homme moderne, sa solitude absolue.

Dans "La carte et le territoire", son cinquième roman, salué par une critique quasi unanime, Houellebecq éreinte l'art, l'amour, l'argent, les "people", ironise sur la campagne française et met en scène avec sadisme son assassinat. Il se caricature avec jubilation. Il "pue un peu moins qu'un cadavre" et ressemble "à une vieille tortue malade", écrit-il de son double littéraire.

Mais la tonalité du livre est moins désespérée et glauque que celle de ses précédents romans et sa facture plus classique.

L'écrivain français vivant le plus connu à l'étranger avait été évincé du Goncourt en 1998, avec "Les particules élémentaires", et sept ans plus tard, à une voix près, avec "La possibilité d'une île".