
Alors que le sud du pays, devenu un bastion de la mouvance terroriste d’Al-Qaïda, accueille du 22 novembre au 5 décembre le 20e championnat de football des pays du Golfe, les autorités yéménites se veulent rassurantes.
Le coup d’envoi du 20e championnat de football des pays du Golfe doit être donné dans moins d’un mois, mais l’inquiétude se fait déjà sentir au sein des nations participantes. Les pays du Golfe s’interrogent sur la sécurité de la région du sud du Yémen, et plus particulièrement des villes d’Aden et d’Abyane, où auront lieu les matchs.
De violents affrontements y ont opposé dernièrement les forces yéménites aux combattants d’Al-Qaïda, selon les médias officiels. Pour rassurer les pays participants, quelque 1 000 soldats ont été déployés dans la région, afin d’assurer la sécurité des lieux de résidence des joueurs, d’entraînements ainsi que les stades. Ce dispositif doit se prolonger après la clôture de la Coupe du Golfe
Sanaa a également renforcé sa surveillance dans la région de Loder, dans la province d’Abyane. Les autorités bloquent toute aide ou ravitaillement susceptibles de parvenir à un groupuscule lié à Al-Qaïda, ayant trouvé refuge dans la région.
Ces mesures ont été prises après qu’un des leaders d’Al-Qaïda a annoncé la semaine dernière la création de "l'Armée d'Aden-Abyane", du nom des deux villes devant accueillir cette compétition régionale de football. De sources officielles, on sait qu’Al-Qaïda œuvre de concert avec des indépendantistes du sud, dont ceux du mouvement "Hirak al Janoubi".
L’attention est d’autant plus grande que certains anciens responsables dans le sud sont sortis de leur silence. Ils ont attribué à l’ancien président Ali Nasser Mohammed, et à l’ex-premier ministre Haidar Abou Bakr al-Attas, un rapport accusant le gouvernement de Sanaa d’avoir détruit plusieurs villes et villages, et provoqué la mort de civils sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Selon ce rapport, les autorités chercheraient à inciter les séparatistes du "Hirak al Janoubi" à renoncer au pacifisme et à prendre les armes.
Des questions qui surviennent au moment même où l’attitude du Yémen, qui affirme lutter contre le terrorisme tout en maintenant l’opacité sur ses actions, suscite des interrogations dans les pays du Golfe.