![Dans les rues, les jeunes prennent le relais des salariés Dans les rues, les jeunes prennent le relais des salariés](/data/posts/2022/07/15/1657921262_Dans-les-rues-les-jeunes-prennent-le-relais-des-salaries.jpg)
Alors que les syndicats de salariés se réunissent pour décider de la suite à donner au mouvement de contestation contre la réforme des retraites, lycéens et étudiants ont organisé leur propre manifestation, notamment à Paris.
Les jeunes maintiennent la pression. L’Union nationale des étudiants de France (Unef), l’Union nationale des lycéens (UNL) et la Fédération indépendante démocratique lycéenne (Fidl) ont, pour la première fois depuis le début du mouvement, appelé à un rassemblement indépendant. Pour la première fois également, des collégiens se sont joints à la contestation en se rassemblant devant un établissement du 3e arrondissement de Paris, sans en perturber le fonctionnement.
Les sénateurs ont adopté dans la nuit de mercredi un amendement qui prévoit l’organisation d’une réflexion nationale dès 2013 sur la mise en place d’un système de retraite à point, tel qu’il existe en Italie ou en Suède. Une ouverture perçue comme un geste à destination de la CFDT, dont c'était l'une des revendications.
Parallèlement, les syndicats se réunissent au siège de la CGT à Paris pour décider de la suite à donner au mouvement. Soudés depuis le début de la mobilisation, les huit syndicats (CGT, CFDT, CFTC, CGC, FO, FSU, UNSA et Solidaires) devraient une nouvelle fois se mettre d’accord sur l’organisation d’une journée d’action, probablement le mardi 26 octobre.
4 000 manifestants selon la police, 15 000 selon un syndicat
Environ 4 000 jeunes sont présents dans le cortège, selon la police. Ils seraient "plus de 15 000" selon l’Unef. "Sarko, Fillon, on veut garder nos pensions", ou "Sarko, Fillon, casseurs social", scande la foule. "C’est toute la jeunesse qui manifeste. Le mouvement se poursuivra tant que la jeunesse ne sera pas entendue", assure aux journalistes de l’AFP Jean-Baptiste Prévost, président du syndicat étudiant.
"Des milliers de lycéens et d’étudiants se sont retrouvés en début d’après-midi à proximité de la fac de Jussieu, témoigne Johann Bodin, envoyé spécial de France 24. C’est une manifestation calme et bien encadrée. Il y a un double dispositif de sécurité, assurée en amont par un cordon de police, et dans la manifestation par un cordon d’enseignants qui se sont joints aux lycéens."
Les manifestations des jeunes contre la réforme des retraites sont, depuis une semaine, émaillées par des violences. Les centres-villes de Lyon et de Nanterre, en banlieue parisienne, sont notamment le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes de jeunes. Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a annoncé l’arrestation d’environ 2 000 casseurs depuis une semaine.
Jeudi, sur les 4 302 lycées du territoire, 312 étaient perturbés "à des degrés divers", selon le ministère de l’Éducation. Un chiffre estimé à 1 300 selon les syndicats lycéens. Sur les 83 universités de l’Hexagone, entre 7 et 11 étaient bloquées et 4 à 5 fermées sur décision administrative.
Le gouvernement fait accélérer les débats au Sénat
Ce jeudi, malgré le déblocage des dépôts de carburant, près de 2 800 stations-service manquaient encore d’essence et de gasoil. Un chiffre en baisse, selon le ministre de l’Énergie Jean-Louis Borloo. "Nous en étions à 3 181 arrêts ponctuels [de stations-service] hier, à la même heure nous en sommes à 2 790 aujourd’hui, donc on assiste à une lente amélioration", a-t-il déclaré lors de la séance des questions au gouvernement, au Sénat.
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Le gouvernement a aujourd’hui demandé le "vote bloqué", ou "vote unique", une procédure prévue par l’article 44 de la Constitution, pour accélérer les débats au Sénat sur le projet de loi de réforme des retraites. "Il y a plus de 120 heures de discussion", les "échanges ont été nourris, l'expression a été pleine, libre" et "il n'est pas justifié de rajouter 50 h de débat", a expliqué le ministre du Travail Éric Woerth en présentant la décision du gouvernement.
Les sénateurs examinent le projet de loi depuis trois semaines, l'opposition ayant multiplié les recours pour retarder le vote du texte. Jeudi en fin de matinée, il leur restait 257 amendements à examiner.
Selon des informations recueillies par l’envoyé spécial de France 24, Mickaël Szames, le vote pourrait intervenir dans la nuit de vendredi à samedi.