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Désormais au cœur de la contestation contre la réforme des retraites, le mouvement lycéen ne cesse de prendre de l'ampleur. Une mobilisation qui s'explique en partie par l'utilisation des réseaux sociaux sur Internet.
L’ampleur de la mobilisation des lycéens, désormais au cœur du mouvement de contestation qui gagne la France, sera étudiée de très près samedi, lors de la journée de manifestation contre la réforme des retraites. Les heurts entre forces de l’ordre et lycéens se sont multipliés ces derniers jours. Vendredi, près de 306 lycées étaient perturbés, soit 7,1 % du total, un peu moins que la veille, selon le ministère de l'Éducation nationale. L'Union nationale lycéenne (UNL) avance 900 établissements concernés, dont 550 bloqués.
Des manifestants connectés
Facebook, Twitter et MSN : les réseaux sociaux semblent avoir été un des principaux outils de la montée en puissance de la mobilisation lycéenne contre la réforme du gouvernement même si les tracts et les assemblées générales demeurent les moyens privilégiés par les syndicats de lycéens pour appeler à manifester. Connectés sur Internet grâce à un smartphone ou à un ordinateur, des lycéens parviennent à relayer ces mots d’ordre au plus grand nombre à la vitesse d’un clic. "Je viens de recevoir un SMS : Lundi et mardi : BLOCUS dans tous les lycées ! à partir de 7H30 ! Je le ferais sans doute", peut-on lire ce matin sur le réseau Twitter. Un réseau qui montre également que le mouvement lycéen ne fait pas l’unanimité puisque certains messages condamnant les blocus de lycée se sont glissés parmi les tweets.
Sur Facebook, plusieurs groupes ayant pour thématique le blocage des lycées ont été créés ou relancés ces derniers jours à l'instar de "Lycée de Gondecourt : Tous mobilisés contre la réforme des retraites !". À l'image des célèbres apéros géants organisés dans plusieurs villes françaises, les administrateurs de ces groupes donnent aux lycéens des instructions de mobilisation (lieu et heure du rendez-vous).
Manipulation
Du côté des syndicats de lycéens, on préfère relativiser le phénomène. "On utilise bien évidemment les réseaux sociaux pour communiquer, mais ils sont loin d’être nos outils principaux de communication quand il s’agit de lancer un appel à la mobilisation, explique à France24.com, Julianne Charton, trésorière de l'Union nationale lycéenne (UNL). Ce sont plus souvent des initiatives individuelles ou locales appelant à des blocages qui sont diffusés sur les réseaux sociaux", poursuit-elle. De son côté, le gouvernement a mis en garde contre une manipulation de ces réseaux. La semaine dernière, Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale, avait condamné "les messages sur les réseaux sociaux appelant les lycéens à bloquer l'établissement et à manifester contre la réforme des retraites".