Au moins 50 personnes ont péri au Guatemala et au Mexique en raison des pluies. Alors que des centaines de milliers de personnes sont sinistrées, les sauveteurs guatémaltèques ont dû suspendre les recherches lundi après une nouvelle coulée de boue.
AFP - Des pluies torrentielles qui ont ravagé le Guatemala et le sud du Mexique ces derniers jours ont fait une cinquantaine de morts et des centaines de milliers de sinistrés, a-t-on indiqué lundi soir de sources officielles.
Au moins trois personnes ont été tuées et 400.000 autres sinistrées après les pluies diluviennes qui se sont abattues dans le sud et l'est du Mexique, ont annoncé les autorités locales.
L'état d'urgence a été décrété dans le nord-est du pays, où la tempête tropicale Hermine, en provenance du golfe du Mexique, a touché les côtes lundi soir.
Dans l'Etat de Veracruz (est), la protection civile a fait état 200.000 sinistrés et 10.000 personnes évacuées par ses soins.
Dans celui de Tabasco (sud-est), frontalier du Guatemala, ce sont 124.000 personnes qui ont été affectées. Le président Felipe Calderon y est attendu mardi.
Selon la protection civile, 80.000 habitants ont été affectés dans le seul Etat d'Oaxaca (sud), où deux personnes ont été tuées.
Frontalier du Mexique, le Guatemala déplorait lundi, selon un nouveau bilan, au moins 48 morts et 15 disparus en raison des pluies diluviennes qui ont entraîné des glissements de terrain et provoqué un demi-milliard de dollars (400 millions d'euros) de dégâts.
Le Guatemala vit cette année sa pire saison des pluies (mai-novembre) depuis 60 ans, selon les autorités.
La reprise des pluies a de nouveau interrompu les recherches lundi au Guatemala. Les équipes de secours avaient déjà interrompu leurs recherches des personnes supposées ensevelies sous la boue à Solola (ouest) dimanche, en raison de nouvelles averses faisant craindre de nouveaux glissements de terrain.
Jusqu'ici, 25 corps ont été retrouvés à Solola. Beaucoup sont des indiens Parraxim emportés par une seconde coulée de boue samedi, alors qu'ils étaient venus porter secours à des automobilistes et des piétons emportés au fond d'un ravin de 300 mètres de profondeur par un glissement de terrain.
"Nous avons pris des pelles et des pioches et nous commencions à aider quand est survenu l'autre éboulement", raconte Manuel Sohom, qui a perdu son fils de 15 ans dans le drame.
"Tout est allé si vite que nous n'avons rien eu le temps de faire", dit-il en pleurs. "La terre m'a recouvert jusqu'à la poitrine et j'ai réussi à sortir, mais d'autres ont été complètement ensevelis et mon fils est resté sous la terre et la boue".
La Coordination nationale pour le traitement des catastrophes (Conred) a fait état de plus de 51.000 personnes sinistrées.
"C'est une tragédie nationale. Rien que ce week-end, il y a eu des dégâts comparables à ceux d'Agatha", a déclaré dimanche le président Alvaro Colom, faisant référence à la tempête tropicale qui avait fait 165 morts et un milliard de dollars de dégâts au mois de mai.
La veille, le chef de l'Etat avait déjà décrété l'état d'urgence, expliquant que le pays "n'a pas de fonds pour faire face à une autre catastrophe comme celle d'Agatha".
Le reste de l'Amérique centrale n'est pas épargné. Au cours des derniers mois, les intempéries ont fait 55 morts au Honduras, au moins 40 au Nicaragua, neuf au Salvador et trois au Costa Rica.
Et ce phénomène risque de se répéter.
Les études locales montrent que le réchauffement climatique se traduit par "des pluies plus intenses sur des périodes plus courtes et concentrées dans une zone déterminée", a déclaré à l'AFP Roberto Rodriguez, coordinateur de la Commission centraméricaine sur l'environnement et le développement (CCAD) du système d'intégration centraméricain (Sica).