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Le cinéaste français Alain Corneau est mort

Le réalisateur français est décédé à Paris des suites d'un cancer. Il était âgé de 67 ans. À la fois auteur, réalisateur, comédien et producteur, il a signé plusieurs films à succès, dont "Fort Saganne" ou encore "Tous les matins du monde".

"Il était profondément aimé, par ses acteurs, par ses producteurs et je crois par le public. Il nous laisse des films uniques et extrêmement personnels même si sa grande pudeur le conduisait à se cacher souvent derrière le cinéma de genre"

Bertrand Tavernier, cinéaste et président de l'Institut Lumière de Lyon

Son dernier polar "Crime d’amour" est à l’affiche depuis plus d’une semaine et il n’avait pas pu en assurer la promotion. Agé de 67 ans, Alain Corneau s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi des suites d’un cancer dans un hôpital parisien, selon son agent Artmedia.

Musicien de formation, il voulait se lancer dans une carrière dans le jazz avant de finalement se tourner vers le cinéma. Il fait ses armes chez Costa-Gavras en tant que stagiaire, où il a l’occasion de travailler avec Yves Montand. Inspiré par les films noirs américains, il s’inscrit dans le  registre policier dès le début de sa carrière. En 1973, il réalise son premier film, "France, société anonyme", avec Michel Bouquet.

Mais le succès n’arrive qu’avec ses deux longs-métrages suivants, "Police Python 357" (1976) et "La Menace" (1977), dans lesquels il retrouve Yves Montand. Deux ans plus tard, il signe son premier grand film avec "Série noire", qui réunit Patrick Dewaere, Bernard Blier et Marie Trintignant.

César du meilleur réalisateur en 1992

A partir des années 1980, il s’essaie à d’autres genres, notamment avec "Fort Saganne", le roman historique de Louis Gardel (1983). A l'époque, le film tourné dans le désert mauritanien, avec Gérard Depardieu en tête d’affiche, est le plus cher de l'histoire du cinéma français.  

Il retrouve Depardieu en 1991 dans "Tous les matins du monde", film austère sur le jansénisme (d'après un roman de Pascal Quignard). Salué par la critique et le public, le long métrage, dont la musique joue un rôle-clé, obtient le César du meilleur film en 1992. Alain Corneau reçoit celui du meilleur réalisateur. L'équipe du film repart avec 5 autres statuettes.

En 2002, Corneau se plonge dans nouveau monde en proposant l’adaptation en japonais de "Stupeur et tremblements" de l'écrivain Amélie Nothomb. L'actrice principale, Sylvie Testud, remporte d'ailleurs le César de la meilleure actrice.

Alain Corneau a reçu en 2010 le prix Henri-Langlois pour l'exemplarité de ses choix et de son parcours cinématographique. Il laisse derrière lui sa compagne, la réalisatrice Nadine Trintignant.