Un avocat allemand représentant des familles de victimes du crash aérien du vol Rio-Paris l'an dernier, a décidé de poursuivre l'Etat français, coupable selon lui, de n'avoir pas pris en compte les défaillances des sondes de vitesse.
AFP - Un avocat allemand représentant des familles de victimes allemandes et chinoises de la catastrophe du vol Rio-Paris d'Air France qui a fait 228 morts l'an dernier a mis en cause mercredi la responsabilité de l'Etat français.
Ulrich von Jeinsen a indiqué à l'AFP avoir l'intention de déposer plainte "contre des personnes non-identifiées de l'Etat français" coupables, selon lui, de n'avoir pas établi un registre d'incidents mettant en cause les sondes de vitesse (Pitot), comme le demandait une directive de la Commission européenne datant de 2003.
Son associé, l'avocat français Jean-Pierre Bellecave, doit déposer plainte devant la justice française "dans les prochains jours", selon M. von Jeinsen.
"En raison de ce manquement aux normes européennes, il est possible que l'Etat français n'ait pas eu connaissance de 30 incidents similaires impliquant le gel d'instruments de mesure de vitesse à haute altitude", selon le cabinet de M. Jeinsen à Neu-Anspach, près de Francfort.
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), en charge de l'enquête technique, estime que la défaillance des sondes Pitot mesurant la vitesse est un facteur possible de la catastrophe du 1er juin 2009 dans l'Atlantique-Sud.
M. von Jeinsen souhaite que la juge d'intruction chargée du dossier élargisse le cadre de son enquête pour déterminer les responsabilités de représentants de l'Etat français.