Quatre personnes ont été placées en garde à vue à l'issue d'une descente de la police dans le quartier de la Villeneuve, à Grenoble, théâtre de violentes émeutes en juillet. Jeudi, le quartier doit recevoir la visite du ministre de l'Intérieur.
AFP - Une vaste opération de police, impliquant plus d'une centaine d'hommes, a eu lieu mercredi à l'aube dans le quartier de La Villeneuve, à Grenoble, récemment théâtre de violences urbaines, débouchant sur la mise en garde à vue de quatre personnes, à la veille d'une visite du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.
Quatre hommes, dont deux mineurs, ont été placés en garde en vue à Grenoble dans le cadre de l'enquête sur le braquage, à la mi-juillet, d'un casino en Isère. La mort de l'un des braqueurs, Karim Boudouda, 27 ans, abattu par la police au cours d'un échange de tirs, avait entraîné trois nuits de violences urbaines à la Villeneuve, où habitait le jeune homme.
"Ce jour, à partir de 6H00 du matin (...), il a été procédé à quatre interpellations (deux majeurs, deux mineurs) au cours d'une vaste opération sécurisée. Ces personnes, habitant toutes à Grenoble, quartier de La Villeneuve, ont été placées en garde à vue", a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.
Les arrestations, opérées sur commission rogatoire d'une juge d'instruction, se sont déroulées dans le calme. On ignore si le complice en fuite de Boudouda figure parmi les personnes mises en garde à vue.
L'opération a été notamment menée par le RAID et le Groupement d'Intervention de la Police nationale (GIPN) et entrait dans le cadre de l'information judiciaire ouverte après le braquage du casino d'Uriage-les-Bains (Isère), dont l'enquête a été confiée à la police judiciaire de Grenoble.
"La police judiciaire procède à un certain nombre d'investigations dont le but est d'identifier le complice de Karim Boudouda", a déclaré une source proche de l'enquête aux journalistes qui l'interrogeaient sur la présence éventuelle de ce complice parmi les interpellés.
Une trentaine de voitures aux vitres teintées emportant des hommes du GIPN et des Compagnies républicaines de Sécurité (CRS) avaient quitté peu avant 6H00 l'hôtel de police de Grenoble pour La Villeneuve, où ils sont arrivés dans la discrétion, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des opérations ont été conduites simultanément en plusieurs lieux de la Villeneuve, des policiers du Raid et du GIPN pénétrant dans des immeubles gardés par des CRS.
C'est dans l'un de ces immeubles, situé près de la galerie marchande où a été tué Boudouda, que les quatre arrestations ont été opérées. Ailleurs, deux perquisitions ont été menées et des objets saisis, a constaté l'AFP.
Les policiers ont regagné l'hôtel de police vers 7H00.
Brice Hortefeux est attendu à Grenoble jeudi pour installer le Groupe d'Intervention régional (GIR) de l'Isère, dont la création avait été annoncée par le président de la République Nicolas Sarkozy après les violences urbaines.
Les GIR sont destinés à lutter contre l'économie souterraine dans les grandes agglomérations.
Le ministre doit à cette occasion "faire le point de la situation" avec le nouveau préfet de l'Isère, un ex-haut gradé de la police, Eric Le Douaron, installé le 30 juillet par le chef de l'Etat.
Outre le braquage d'Uriage, les tirs à balles réelles sur la police lors des dernières violences urbaines, ainsi que les menaces de mort à l'encontre de membres de la brigade anti-criminelle font également l'objet d'enquêtes.