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Colombo refuse l'entrée sur son territoire à des experts de l'ONU

Le gouvernement refuse d'accorder des visas aux experts chargés par l'ONU d'étudier les violations des droits de l'Homme commises par l'armée sri-lankaise lors de la guerre civile contre les Tigres tamouls.

AFP - Le Sri Lanka va bloquer l'entrée dans le pays des trois membres d'un groupe d'experts de l'ONU chargé d'étudier les allégations de violations des droits de l'homme lors des derniers mois de la guerre civile, a annoncé jeudi un ministre.

"Nous ne leur accorderons pas de visas. Nous ne les laisserons pas entrer dans le pays", a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères, Gamini Lakshman Peiris.

Le Sri Lanka avait fustigé mercredi la création par l'ONU de ce groupe d'experts.

Le porte-parole du gouvernement srilankais, Keheliya Rambukwella, avait accusé l'ONU de nourrir des "desseins inavoués" concernant le Sri Lanka où l'armée était venue à bout en mai 2009 de la rébellion des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, a créé mardi un groupe d'experts chargé d'étudier les allégations de violations des droits de l'homme commises lors des derniers mois de la guerre civile au Sri Lanka.

"Nous estimons que ce groupe d'experts est une interférence inutile", a ajouté jeudi le ministre.

Un autre reponsable gouvernemental srilankais a également critiqué mercredi la nomination à la tête de ce groupe d'experts de l'Indonésien Marzuki Darusman, membre d'une mission sur les droits de l'homme au Sri Lanka en 2008. Ce dernier avait eu des différends avec les autorités de Colombo.

Le gouvernement srilankais fait face à de nombreuses accusations de crimes de guerre qui auraient été commis lors de l'offensive finale de ses troupes contre les rebelles tamouls dans le nord-est de l'île.

Colombo a toujours rejeté comme étant falsifiés des vidéos, des photos et des clichés satellitaires diffusés par les groupes de défense des droits de l'homme comme preuves de crimes de guerre.

Le 18 mai 2009, le gouvernement avait proclamé la victoire militaire contre les Tigres, un groupe considéré comme terroriste par le Sri Lanka et les Etats-Unis et qui réclame depuis 1972 un territoire indépendant.

Selon l'ONU, entre 80.000 et 100.000 personnes sont mortes au cours du conflit, et 7.000 civils tamouls ont été tués lors des derniers mois.

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a récemment affirmé avoir de nouvelles preuves - dont des photos prises par un soldat de la brigade mobile de l'armée de l'air srilankaise - pouvant attester de crimes de guerre.

Tags: Sri Lanka, ONU,