REUTERS - La Grèce a vécu jeudi à Bloemfontein une journée historique en remportant sa première victoire et en inscrivant de ce fait ses premiers points dans une Coupe du monde face au Nigeria (2-1).

Les Super Eagles avaient ouvert le score dès la 16e minute par Kalu Uche, mais ont joué une heure à dix et ont fini par craquer sur deux buts de Dimitris Salpingidis (44e) et Vassilis Torisidis (71e), après une énorme erreur de leur gardien pourtant excellent le reste de la rencontre.

La Grèce, qui n'avait jamais inscrit le moindre but en Coupe du monde, épreuve à laquelle elle participe pour la deuxième fois après 1994, entretient ses chances de qualifications en revenant à hauteur de la Corée du Sud dans le groupe B. Le Nigeria, dernier et sans aucun point, n'est pas éliminé de la course aux huitièmes mais n'a plus son destin entre ses mains. Le sélectionneur du Nigeria Lars Lagerbäck a changé sa ligne d'attaque par rapport au premier match perdu contre l'Argentine (1-0). L'ancien Lillois Peter Odemwingie et Kalu Uche ont pris les places de Chinedu Obasi et Victor Obinna.

A l'issue d'un premier quart d'heure timide durant lequel les deux équipes se jaugent et multiplient les maladresses, les choix du technicien suédois se révèlent payants sur un coup franc d'Uche.
Dans la surface, Odemwingie fait mine de reprendre le ballon mais ne fait qu'effleurer le cuir qui entre dans les buts d'Alexandros Tzorvas, resté campé sur ses appuis.

Malgré cette ouverture du score, ce match entre deux équipes condamnées à engranger des points après leurs défaites initiales reste poussif.

Mais l'expulsion de Sani Kaita à la 33e minute, pour s'être essuyé les crampons sur la cuisse de Vassilis Torosidis, modifie totalement la physionomie de la rencontre.

Critiqué après le revers contre la Corée du Sud pour avoir appliqué la stratégie très défensive qui lui a permis de mener la Grèce au titre européen en 2004, Otto Rehhagel réagit immédiatement en faisant entrer l'attaquant Giorgos Samaras.

La Grèce se rue sur les buts de Vincent Enyeama, excellent face à l'Argentine, qui s'illustre à la 39e d'une sortie très à propos dans les pieds de Salpingidis, bien lancé par Giorgos Katsouranis.

Deux minutes plus tard, Enyeama est sauvé par le Monégasque Haruna Lukman qui sort sur sa ligne une tête de Samaras, mais il est en revanche impuissant lorsque le même Haruna dévie une frappe de Salpingidis, servi en retrait par Katsouranis (44e).

ENYEAMA SAUVEUR ET FOSSOYEUR

Déterminée à profiter de son avantage numérique et à garder une petite chance de qualification avant de défier l'épouvantail argentin mardi, la Grèce reprend sur le même rythme en deuxième période avec une première alerte par Karagounis (47e).

Le Nigeria, de son côté, accumule les malheurs puisqu'à la 55e minute, il perd son latéral gauche Taye Taiwo, blessé. A neuf en attendant le changement, les Super Eagles voient Kyrgiakos s'offrir une nouvelle occasion.

Commence alors le festival d'Enyeama, pour le meilleur et pour le pire. Sur un ballon anodin, le capitaine Joseph Yobo commet une erreur en remettant le ballon sur Kirgyakos qui frappe à bout portant et se heurte au portier africain.

La contre-attaque permet à son homologue grec de briller à son tour en détournant magnifiquement une frappe de Yukubu Aiyebegni, lancé en profondeur par Chinedu Obasi. Ce dernier hérite du ballon mais rate la cage délaissée par Tzorvas.

Eneyeama sauve encore les siens à la 68e en allant chercher le ballon dans sa lucarne après une tête puissante de Gekas.

Mais ses exploits sont anéantis trois minutes après, lorsque le portier de l'Hapoël Tel-Aviv relâche une frappe d'Alexandros Tziolis dans les pieds de Vassilis Torisidis, qui n'a plus qu'à marquer dans le but vide.

La Grèce rejoint, avec trois points, la Corée du Sud au classement du groupe B. Les Coréens ont néanmoins l'avantage à la meilleure attaque.