
La Commission européenne a ordonné, mercredi, une fermeture anticipée de six jours de la pêche au thon rouge dans les eaux européennes. Une injonction à laquelle les pêcheurs français n'ont pas l'intention de se conformer.
AFP - Les thoniers français resteront dans les eaux maltaises tant qu'ils n'auront pas réalisé leurs quotas de pêche, a déclaré jeudi à l'AFP leur patron, Mourad Kahoul, qui sera reçu dans l'après-midi au ministère de l'Agriculture et de la Pêche à Paris.
"Les bateaux ne rentreront pas tant qu'ils n'auront pas atteint leurs quotas", a affirmé M. Kahoul. "Il y en a sept de ma fédération, je leur ai donné consigne de ne pas rentrer", a-t-il ajouté.
"Ils ont fait seulement 62% de captures", a-t-il encore affirmé, soulignant que des "observateurs" se trouvaient à bord pour surveiller le respect des quotas.
"Ils resteront dans les eaux maltaises, tant que le ministre n'aura pas eu de réponse de Bruxelles", a-t-il ajouté à quelques heures d'une réunion organisée au ministère à Paris.
La Commission européenne a ordonné la fermeture anticipée de la pêche au thon rouge dès mercredi soir, six jours avant la fin officielle de la campagne 2010, invoquant l'épuisement des quotas alloués, au grand dam des pêcheurs français encore en mer.
Mercredi, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, avait demandé que Bruxelles apporte la "preuve formelle" que les bateaux avaient réalisé l'intégralité de leurs quotas.
Un peu plus tard, un porte-parole de la commissaire en charge de la Pêche Maria Damanaki, Oliver Drewes, avait souligné que celle-ci avait promis de fournir "en toute transparence" dans la journée même les chiffres qui ont motivé sa décision.
"Selon les informations que nous avons reçues mardi, la France a atteint ce mercredi 100% des quotas de ses senneurs", avait précisé le porte-parole.