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Quatre soldats de l'Otan périssent dans le crash d'un hélicoptère abattu par les Taliban

Au moins quatre soldats américains ont trouvé la mort dans le crash d'un hélicoptère des forces internationales dans la province du Helmand (Sud). Avant de s'écraser, l'appareil avait été la cible d'une roquette tirée d'un fief taliban.

AFP - Les talibans ont abattu un hélicoptère de l'Otan mercredi dans le sud de l'Afghanistan et quatre soldats étrangers ont péri dans le crash, nouvel épisode d'une série noire où les forces internationales ont perdu 23 hommes en quatre jours.

"Quatre soldats de l'Otan ont été tués après que leur hélicoptère eut essuyé des tirs hostiles dans la province du Helmand", un bastion des talibans, a déclaré un porte-parole de l'Otan.

Le porte-parole militaire n'a pas précisé la nationalité des soldats.

Un porte-parole régulier des talibans, Yousuf Ahmadi, a revendiqué auprès de l'AFP la responsabilité de cette attaque.

"On l'a abattu avec une roquette. Il est écrasé dans le marché du district de Sangin", a affirmé M. Ahmadi.

Le porte-parole du gouvernorat du Helmand, Daoud Ahmadi, a indiqué à l'AFP que l'hélicoptère était tombé dans le district de Sangin.

Des troupes britanniques sont déployés dans ce district où les insurgés sont très actifs.

Il est rare que les talibans réussissent à toucher un hélicoptère. La plupart des crashs en Afghanistan sont des accidents, notamment à l'atterrissage.

Un peu plus tôt mercredi, un militaire de l'Otan était mort dans l'explosion d'une bombe artisanale, également dans le sud.

Ces incidents prolongent une série noire pour les forces internationales: 23 soldats étrangers ont péri en quatre jours dans des combats, explosions de mines artisanales et le crash de l'hélicoptère.

Dans la seule journée de lundi, sept Américains, deux Australiens et un Français ont été tués, soulignant le défi auquel est confronté le gouvernement afghan qui tente d'ouvrir le dialogue avec les talibans au moment où ces derniers apparaissent en position de force.

Ces derniers mois, un à deux militaires des forces de l'Otan meurent en moyenne chaque jour en Afghanistan.

L'augmentation des pertes n'est pas une surprise. L'Otan, le commandement américain en tête, l'avait prévue. En envoyant 30.000 soldats américains en renfort pour faire passer à 150.000 durant l'été le nombre de soldats étrangers déployés en Afghanistan, les Occidentaux s'attendaient à une hausse automatique et "statistique" des pertes.

Selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres du site internet indépendant icasualties.org, 253 soldats des forces internationales ont péri dans le pays depuis le 1er janvier 2010, dont près des deux tiers (157) étaient américains.

En visite à Londres, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a dit s'attendre à ce que des signes de progrès soient observés "d'ici la fin de l'année" en Afghanistan, en dépit du nombre croissant de victimes.

Le commandant des forces de l'Otan en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, "est convaincu que d'ici la fin de l'année il sera capable de montrer des progrès suffisants pour valider la stratégie et aussi justifier que l'on continue à y travailler", a assuré M. Gates.

La série sanglante en Afghanistan est intervenue alors que les forces de l'Otan sont engagées depuis plusieurs semaines dans une offensive à Kandahar, le berceau des talibans, qui doit culminer cet été.

En réponse, les talibans avaient annoncé à la mi-mai le lancement d'une série d'opérations de "djihad" - attaques, attentats et assassinats - visant les forces de l'Otan et, plus généralement, les étrangers présents dans le pays.