
Pour leur entrée en matière dans le Mondial, les Bleus affrontent l'Uruguay, vendredi, au Cap. Ambitieuse, la Celeste est peut-être l’adversaire le plus coriace que la France devra affronter dans le groupe A.
Ils n’ont disputé qu’un seul match de préparation - remporté 4-1 face à Israël - mais ils semblent fin prêts pour le Mondial en Afrique du Sud. Les Uruguayens le clament haut et fort : leur premier objectif de la compétition est de battre les Bleus vendredi prochain, lors de leur premier match, à Cape Town. "Depuis le 24 mai [date du rassemblement de l'équipe, NDLR], nous pensons à la France, a déclaré le sélectionneur Oscar Tabarez lors de sa première conférence de presse sur le sol sud-africain. Nous ferons tout notre possible pour la battre, ce qui serait très important pour nous." Lors de leur dernière confrontation en Coupe du monde, en 2002, les deux équipes s’étaient séparées sur un match nul (0-0). Défaits quelques jours plus tard par le Danemark, les champions du monde en titre étaient piteusement éliminés dès le premier tour…
Naguère réputé pour son agressivité et son jeu ultra-défensif - qui passe pour une hérésie en Amérique du Sud -, l’Uruguay a opéré une révolution tactique avec l’arrivée de Tabarez, l'ancien entraîneur de l’AC Milan, en 2006. Depuis quatre ans, le technicien prône un jeu plus ouvert, prenant davantage en compte les qualités de ses joueurs. Solide en défense, bien organisée au milieu, la Celeste est redoutable quand elle décide de passer à l’offensive.
Attaque de feu
Le duo d’attaque formé par Diego Forlan (Atletico Madrid) et Luis Suarez (Ajax Amsterdam) est son atout majeur. Forlan brille par sa vivacité, sa combativité et son efficacité. Suarez, convoité par les plus grands clubs européens, est difficile à contenir tant sa technique est déroutante. Toujours bien placé, il peut marquer à tout moment et dans n’importe quelle position. À eux deux, ils ont marqué 73 buts dans leurs clubs respectifs cette saison. Les défenseurs français sont avertis !
Le deuxième tour en ligne de mire
Mais qu’espère, au reste, la Celeste en Afrique du Sud ? Tombée dans l’oubli après avoir décroché deux titres mondiaux, en 1930 et en 1950, elle n’a plus jamais fait parler d’elle au niveau international, à l’exception notable d’une demi-finale au Mondial mexicain, en 1970. Au mieux, celle-ci s’est contentée, malgré la présence de très grands joueurs comme l’ancien Marseillais Enzo Francescoli, de jouer les trouble-fête. Sa qualification laborieuse pour l’Afrique du Sud, arrachée en match de barrage face au Costa Rica, ne reflète pas pour autant ses ambitions.
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"Nous devons aller à la Coupe du monde avec des objectifs élevés parce que nous avons des joueurs qui évoluent dans de grands championnats aux côtés de joueurs des toutes meilleures équipes", confiait récemment Oscar Tabarez. Ce dernier avait déjà dirigé la sélection de son pays lors du Mondial italien, en 1990. L’Uruguay avait alors réussi à se hisser en huitièmes de finale avant de s’incliner face au pays hôte. Sans doute "el Maestro" espère-t-il faire un peu mieux, vingt ans plus tard…