, envoyé spécial à Cannes – Le Festival de Cannes s'ouvre, ce mercredi, avec le dernier film de Ridley Scott, "Robin des Bois". Ni une totale déception ni la bonne surprise que l’on pouvait espérer... Mais le beau temps est revenu sur la Croisette, et c’est déjà ça!
Ridley Scott, connu pour ses films-spectacles à l’image élégamment léchée, offre sa vision du mythe de Robin des Bois, après les interprétations signées Errol Flynn (1938), Kevin Costner (1991), le renard des studios Disney en 1973 sans oublier la parodie signée Mel Brooks (1993).
itCette fois, le héros incarné par Russell Crowe, un fidèle de Ridley Scott, revient des Croisades, et se lance à corps perdu dans les déchirements politiques de l’Angleterre du 12e siècle. Bien sûr, en chemin, Robin des Bois compte fleurette à Dame Marianne (Cate Blanchett), qui – une fois n’est pas coutume - n’est pas une jeune damoiselle en détresse, mais une guerrière sûre de son droit, portant haut l’épée.
Comme à son habitude, Ridley Scott brille dans des scènes de combats sanglantes, violentes et rythmées. Scott nous a habitués à cela – ne serait-ce que dans son "Gladiateur" (2000) -, mais ici, le réalisateur ne parvient pas à se renouveler dans sa vision de la violence.
Au final, le film a comme un air de déjà-vu. Les décors somptueux, les longues scènes de dialogue en préparation du combat, et les références constantes à l’honneur et la gloire… Entre des mains moins expérimentées, cette version de Robin des Bois aurait sûrement versé dans la parodie. Les chevaux au galop, les scènes d’action millimétrées… la direction de Ridley Scott sent le travail. Mais, on aurait aimé ressentir un peu plus de plaisir au labeur.
Bien évidemment, Robin des Bois joue pleinement son rôle de film d’ouverture hors-compétition. C’est un film de divertissement à grand budget, destiné à ravir les festivaliers, avant qu’ils ne s’attaquent à une sélection officielle ambitieuse. Mais on persiste à se demander pourquoi donc Ridley Scott s’est fatigué à réaliser ce film et à revisiter le mythe de Robin des Bois, sans avoir pris la peine de renouveler son parti pris.