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L'ancien dictateur Jorge Videla à nouveau sur le banc des accusés

Condamné à la réclusion à perpétuité en 1985 avant d'être gracié, Jorge Videla doit de nouveau comparaître devant la justice argentine. L'ex-dictateur sera jugé pour enlèvements, torture et homicides pendant le régime militaire (1976-1983).

AFP - L'ancien dictateur argentin Jorge Videla, dont la grâce a été annulée, sera jugé pour enlèvements, torture et 40 homicides dont celui d'un Allemand sous le régime militaire (1976-1983), en plus d'autres procès parallèles, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

La plupart des 40 victimes, retrouvées enterrées sous les initiales "N.N." dans des cimetières de Buenos Aires, ont été identifiées récemment par une équipe d'anthropologie légiste. Parmi elles figure l'Allemand Rolf Stawowiok, disparu en 1978, selon la même source.

Après la découverte du corps de Stawowiok, semblant porter des traces d'exécution, l'Allemagne a émis en janvier un mandat d'arrêt international contre Jorge Videla, 85 ans.

Rolf Stawowiok, âgé de 20 ans au moment des faits, né en Argentine mais détenteur de la nationalité allemande par son père, travaillait comme chimiste dans une usine de Buenos Aires. Il a disparu au moment où il allait retrouver des amis, selon le témoignage de ses collègues.

Sa famille pense qu'il a dû être pris pour un membre des "Montoneros", organisation politico-militaire péroniste de gauche, démantelée par le régime du général Videla, et assure que Stawowiok n'avait aucune activité clandestine.

La semaine dernière, la Cour suprême argentine a déclaré anticonstitutionnelle la grâce accordée en 1990 à Videla, condamné à la réclusion à perpétuité lors d'un procès historique de la junte militaire en 1985, avant d'être amnistié cinq ans plus tard par l'ex-président Carlos Menem.

En mai prochain, pour la première fois depuis 1985, Videla devra s'asseoir à nouveau sur le banc des accusés, à Cordoba (centre), pour répondre d'accusations de torture et de meurtre sur 32 prisonniers politiques.

L'ancien dictateur, qui instaura en 1976 un régime tenu pour responsable de la mort ou la disparition de 30.000 personnes par les organisations des droits de l'Homme, doit aussi être jugé à partir du 20 septembre à Buenos Aires pour 33 vols présumés de bébés d'opposants.

La date du procès pour les 40 homicides n'a pas encore été fixée.

Videla, actuellement en détention, est aussi poursuivi pour sa participation au Plan Condor, opération mise sur pied par les dictatures d'Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de Bolivie et d'Uruguay pour éliminer leurs opposants dans les années 1970.

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