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Ultime débat télévisé, Brown vante son bilan économique

Les leaders des trois principaux partis britanniques se sont livrés à un ultime débat télévisé, en vue des législatives du 6 mai. Minimisant sa bourde de mercredi, Gordon Brown a préféré insister sur son bilan économique.

AFP - Gordon Brown a appelé jeudi soir les électeurs à le juger sur son bilan économique plus que sur sa personnalité, lors du dernier débat télévisé où le Premier ministre s'est employé à faire oublier la gaffe de la veille à une semaine des législatives.

Attaquant le débat bille en tête, M. Brown n'a pas hésité à faire allusion à ses déboires

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de mercredi, lorsqu'il a traité de "sectaire" (bigot en anglais) une retraitée avec laquelle il venait de s'entretenir, oubliant que son micro était resté ouvert, avant de devoir s'excuser platement.

La presse a immédiatement estimé que ce "bigotgate" risquait de plomber la fin de la campagne du parti travailliste, dépassé par les conservateurs de David Cameron et par les Libéraux-démocrates de Nick Clegg dans les derniers sondages. Ce dernier débat apparaissait ainsi comme celui de la dernière chance pour M. Brown.

"Ce travail implique de faire beaucoup de choses et, comme on l'a vu hier, je ne les réussis pas toutes", a reconnu M. Brown dès son intervention préliminaire, devant l'auditoire réuni à l'université de Birmingham (centre). "Mais je sais vraiment comment diriger l'économie, dans les bonnes périodes comme dans les mauvaises".

Interpellant directement son principal rival, le chef des conservateurs David Cameron en tête des sondages, M. Brown est largement revenu sur le bilan de son action lors de la crise économique.

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"Lorsque les banques se sont écroulées, j'ai pris immédiatement des mesures. (...) pour éviter que la récession ne se transforme en dépression", a-t-il martelé.

Sur la question controversée des coupes budgétaires, M. Brown a accusé M. Cameron de remettre en cause la timide reprise de l'économie (+0,2% seulement au premier trimestre) en voulant précipiter la réduction du déficit.

"David, vous avez tout faux sur le plan économique", a-t-il lancé.

Très combatif, M. Cameron a pour sa part estimé que l'économie britannique était "dans l'ornière". "Nous avons besoin de changement pour qu'elle reparte", a-t-il asséné.

Prenant les déboires économiques actuels de la Grèce comme contre-exemple, le chef des conservateurs a réaffirmé que s'il devenait Premier ministre, le Royaume-Uni ne rejoindrait jamais la zone euro, un argument qui fait généralement mouche dans ce pays majoritaire eurosceptique.

Nick Clegg, qui surfe sur une vague de popularité depuis les deux premiers débats

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télévisés, a une nouvelle fois tenté de proposer une approche "différente", renvoyant dos à dos ses deux contradicteurs.

"La façon dont ils (Labour et Tories, ndlr) nous ont mis dans ce pétrin n'est pas la solution", a-t-il affirmé.

Semblant moins à l'aise que MM. Brown et Cameron sur les questions économiques, il a de nouveau promis d'exonérer d'impôt les revenus inférieurs à 10.000 livres (environ 11.000 euros) par an.

Les enquêtes publiées jeudi donnent aux conservateurs entre 34% et 36%, aux Lib Dems de 26 à 31% et aux travaillistes de 27 à 29%, laissant une nouvelle fois poindre un Parlement sans majorité absolue.

Le programme économique de Gordon Brown a reçu jeudi le soutien d'une centaine d'économistes britanniques et, selon un sondage ComRes pour l'Independent, M. Brown et son ministre des Finances Alistair Darling recueillent la confiance d'une majorité des personnes interrogées, en matière économique.

Quelques heures avant le débat, le Premier ministre a perdu le soutien du très libéral hebdomadaire britannique The Economist, après avoir perdu celui du tabloïd The Sun à l'automne. The Economist avait soutenu le Labour de Tony Blair aux dernières élections en 2005, mais juge le travaillisme de Brown "à bout de souffle" et appelle à voter pour les Tories.