Ian Bailey, journaliste anglais considéré comme suspect numéro un dans le meurtre de Sophie Toscan du Plantier en 1996 en Irlande, a été placé sous contrôle judiciaire et remis en liberté après avoir été arrêté samedi.
AFP - L'enquête sur le meurtre, en 1996, de Sophie Toscan du Plantier a connu samedi un nouveau rebondissement avec le lancement en Irlande d'une procédure d'extradition contre un journaliste anglais qui avait déjà fait figure de principal suspect.
itIan Bailey a été arrêté vendredi peu avant minuit (23h00 GMT) à son domicile, dans l'extrême sud-ouest de l'Irlande, à quelques pas de là où avait été tuée Mme Toscan du Plantier. Il a par la suite comparu brièvement devant la Haute Cour de Dublin qui l'a remis en liberté sous contrôle judiciaire, a constaté un journaliste de l'AFP. "Pas de commentaire pour l'instant", a-t-il lancé à la presse, avant de s'éloigner.
Une nouvelle audience a été programmée pour mercredi à la Haute Cour mais elle restera technique et elle ne nécessitera pas la présence de M. Bailey.
L'arrestation a fait suite à un mandat d'arrêt européen émis le 19 février par le juge d'instruction parisien Patrick Gachon, relançant une enquête qui piétine depuis près de quatorze ans.
M. Bailey a été arrêté dans son village de Schull, petite station balnéaire du sud-ouest de l'Irlande, quelques heures après la présentation du mandat d'arrêt européen à la Haute Cour qui a en conséquence ordonné l'interpellation.
L'avocat de M. Bailey, Frank Buttimer, s'est refusé à tout commentaire. Dans le passé, il avait promis que son client s'opposerait à son extradition devant la Haute Cour et que, s'il échouait, il était prêt à aller devant la Cour suprême, plus haute instance judiciaire irlandaise.
Sophie Toscan du Plantier, épouse du producteur et ancien patron de Gaumont, Daniel Toscan du Plantier, aujourd'hui décédé, avait été sauvagement tuée le 23 décembre 1996, non loin de sa maison située près de Cork.
Mme Toscan du Plantier, 39 ans, avait été retrouvée le crâne fracassé sur le chemin menant à sa maison de campagne près du village de Schull. L'agresseur avait frappé la nuit à la porte de sa cuisine. Sophie Toscan du Plantier avait ouvert, apparemment sans méfiance.
Sa famille, qui a déposé plusieurs plaintes en France, s'est constamment battue pour faire progresser l'enquête.
Personne n'a été mis en examen. Bailey a longtemps fait figure de principal suspect. Il a déjà été entendu à deux reprises par la police irlandaise mais s'est toujours déclaré innocent. Il avait fait naître les soupçons en étant parmi les premiers sur les lieux du crime puis en faisant état dans des articles d'éléments que seuls les enquêteurs et le meurtrier étaient censés connaître.
Bailey, 53 ans, avait également été visé par le témoignage d'une femme, Marie Farrel, qui affirmait avoir vu le journaliste indépendant la nuit du meurtre, vers 03h00, rôdant à proximité du domicile de la victime. Mais Mme Farrel s'était ensuite rétractée en accusant la police irlandaise de lui avoir soufflé ses déclarations.
Le journaliste pigiste est en dernière année de droit à l'université de Cork.