Les fonctionnaires observent une nouvelle journée de grève pour manifester contre les mesures d’austérité alors que les discussions sur le mécanisme d’aide à la Grèce entre Athènes, l'UE, et le FMI débutent aujourd’hui.
REUTERS - Les employés du secteur public grec ont observé jeudi un nouveau mouvement de grève pour protester contre la politique d'austérité du gouvernement.
Les fonctionnaires redoutent que le gouvernement de George Papandréou, engagé dans des discussions avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan d'aide, n'accepte de nouvelles coupes drastiques dans les dépenses.
Médecins, personnels de santé, enseignants, employés des impôts et dockers ont cessé le travail, provoquant une paralysie des services publics. Plusieurs milliers de personnes devaient se rendre devant le parlement à Athènes en milieu de journée.
itLes manifestants dénoncent les réductions de salaire dans la fonction publique, le gel des retraites et la hausse des impôts imposés par le gouvernement pour tenter de sortir la Grèce de la sévère crise financière qu'elle traverse.
"Ces mesures sanguinaires n'aideront pas la Grèce à sortir de la crise. Une période tragique commence", a estimé Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat de la fonction publique, Adedy, qui représente environ 500.000 salariés.
Il s'agit de la quatrième grève nationale organisée par Adedy cette année.
"Nous ne tolérerons pas de mesures supplémentaires parce que nous n'arrivons pas à joindre les deux bouts. J'ai un emprunt immobilier, deux enfants et j'ai réduit toutes les dépenses superflues", affirme Pavlina Parteniou, fonctionnaire de 38 ans.
"Pourquoi n'attrapent-ils pas ceux qui ont volé l'argent ? Est-ce que mon salaire ou la retraite de 300 euros de ma mère vont sauver le pays ?" a-t-elle ajouté, précisant qu'elle soutenait le mouvement de grève mais ne pouvait pas se permettre de perdre une journée de salaire.
Récession en 2011
Sous la pression des marchés et des autorités européennes, le gouvernement socialiste tente de remettre de l'ordre dans ses finances tout en composant avec le mécontentement de la rue. Le ministre des Finances, George Papaconstantinou, a affirmé mercredi qu'il n'y aurait pas de nouvelles mesures d'austérité cette année.
La Grèce a entamé mercredi des discussions avec des représentants de l'UE et du FMI sur les modalités d'un plan d'aide qui pourrait allouer à Athènes entre 40 et 45 milliards d'euros pour l'aider à éponger sa dette publique. (voir [ID:nLDE63K0TL])
Le FMI a indiqué mercredi que les chiffres du chômage devraient s'envoler pour atteindre 13% de la population active en 2011. La Grèce devrait être la seule économie de la zone euro à connaître la récession l'an prochain avec un recul de son PIB estimé à 1,1%.
Le mouvement de grève de jeudi n'a pas été suivi par les contrôleurs aériens qui disent ne pas vouloir pénaliser les voyageurs déjà victimes des conséquences du nuage de cendres venu d'Islande qui a paralysé le trafic européen cette semaine.