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Retour progressif à la normale du trafic aérien européen

La situation du trafic aérien européen se normalise ce mercredi. Les compagnies aériennes veulent avant tout désengorger les files d'attente de passagers bloqués qui se sont créées ces six derniers jours.

AFP - Le trafic aérien européen reviendra à un niveau quasi normal jeudi, mais il faudra encore des jours, voire des semaines, pour faire revenir les centaines de milliers de passagers coincés à travers le monde à la suite de l'éruption d'un volcan islandais.

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"Le trafic aérien à Roissy est revenu à la normale"
Retour progressif à la normale du trafic aérien européen

"Il est prévu que presque 100% du trafic aérien sera assuré en Europe jeudi", après une semaine de très graves perturbations, a annoncé dans l'après-midi l'Organisation européenne de la navigation aérienne, Eurocontrol.

A l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle, "un retour à la normale" est prévu dès jeudi matin.

En Islande, le volcan islandais Eyjafjöll, dont l'éruption a provoqué depuis une semaine un chaos jamais vu dans le transport aérien mondial, semblait enfin vouloir se calmer, même si les scientifiques préviennent que l'éruption peut se prolonger ou en déclencher d'autres dans un futur proche.

L'intensité de l'éruption a chuté de 80% depuis samedi et la production de cendres était mercredi, selon les sismologues islandais, "vraiment insignifiante".

C'est justement le nuage de cendres craché par le volcan, baladé au gré des vents de l'Atlantique jusqu'à l'ouest de la Russie, qui a cloué au sol les avions et laissé sur le carreau des millions de voyageurs.

Signe d'une amorce de fin de galère pour les passagers, plus de 80% des vols prévus mercredi en Europe devaient être assurés au terme de la journée, l'espace aérien ne demeurant limité qu'au-dessus de 20.000 pieds dans quelques rares zones dont la Finlande et le nord de l'Ecosse, selon Eurocontrol.

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La plupart des grandes compagnies européennes prévoyaient un retour à la normal au plus tard jeudi matin, alors que les principales compagnies aériennes d'Asie et du Golfe ont annoncé mercredi la reprise leurs vols vers l'Europe.

Mais malgré la reprise des vols, gouvernements, autorités de l'aviation et compagnies aériennes ont averti qu'il faudrait des jours, voire des semaines, pour que tout revienne à la normale et que les centaines de milliers de voyageurs encore en souffrance puissent regagner leurs destinations.

Véronique David, une infirmière française de 42 ans, a ainsi poursuivi sa semaine de "galère" au retour de ses vacances à San Francisco en passant la nuit sur un tapis de sol dans l'aéroport londonien de Heathrow.

"J'espère qu'on pourra enfin rentrer à Paris aujourd'hui, car on commence à en avoir marre", a-t-elle raconté.

A Sydney, la queue atteignait 200 mètres pour l'embarquement sur un vol British Airways. "Les gens n'en peuvent plus", lâchait Jane Gershfield, passeport et billet à la main.

En France, les voyagistes Nouvelles Frontières et Voyageurs du monde ont jugé le délai de 48 heures pour le retour de la quasi-totalité des Français "raisonnable" et réalisable pour au moins 90% d'entre eux. Environ 43.000 étaient encore bloqués à l'étranger mercredi soir, selon le gouvernement.

Se posera ensuite l'épineuse question des remboursements.

Au Royaume-Uni, le directeur général de l'Association des représentants des compagnies aériennes (BAR), Mike Carrivick, a dénoncé la règlementation européenne "injuste", trop généreuse selon lui sur les remboursements des frais occasionnés aux passagers par la paralysie récente du trafic.

La compagnie Ryanair a d'ores et déjà indiqué qu'elle limiterait les remboursements à un montant équivalant au prix payé pour le billet.

Les compagnies aériennes, dont les pertes de recettes atteignent selon l'Association internationale du transport aérien (IATA) 1,7 milliard de dollars, ont accusé les gouvernements d'avoir réagi à l'excès en interdisant purement en simplement le trafic aérien au motif que les cendres volcaniques peuvent endommager les réacteurs des appareils.

Selon l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), il n'y a pas, pour le moment, de normes internationales fixant le niveau dangereux de concentration de cendres volcaniques.

L'IATA, soulignant les risques de faillite, compte demander à l'Union européenne qu'elle autorise les gouvernements des Etats membres à rembourser aux compagnies le coût d'immobilisation de leurs avions.

Au Royaume-Uni, le chef de l'opposition conservatrice, David Cameron, en pleine campagne électorale, a réclamé l'ouverture d'une enquête sur la gestion par le gouvernement de la fermeture de l'espace aérien.

Les deux plus importants tour-opérateurs d'Europe, TUI travel et Thomas Cook, ont vivement critiqué la gestion par le gouvernement britannique de la crise, dénonçant "un véritable cafouillage".

Les conséquences globales sur l'économie restent elles encore à chiffrer, alors que des usines à travers le monde ont dû fermer et de nombreuses entreprises tourner au ralenti.

Le coût pour les aéroports européens est évalué à 1,26 milliard d'euros, selon le Conseil des aéroports pour l'Europe.

Quant au secteur du tourisme, touché de plein fouet, le gouvernement français évalue d'ores et déjà ses pertes à 200 millions d'euros dans le pays.